Exclusif / Reed: "Nous continuerons à investir dans le Cannes Yachting Festival, comme prévu"

Michel Filzi, président de Reed Expo

Suite au 1er jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris, Reed répond en exclusivité aux questions de BoatIndustry sur la suite de la procédure et l'avenir du Cannes Yachting Festival.

Un peu plus de 2 ans après la rupture par la Fédération des Industries Nautiques ( FIN ) du contrat qui la liait à Reed Expo pour l'organisation du Nautic et du Cannes Yachting Festival, le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu son verdict. Il donne raison en première instance à la FIN en annulant la clause garantissant à Reed l'organisation du salon nautique cannois jusqu'en 2041 et confirme la propriété de l'événement à la FIN. Michel Filzi, président de Reed Expo, a bien voulu répondre aux questions de BoatIndustry sur ses futures actions judiciaires, mais aussi concernant le salon et son édition 2019.

Reed Expo entend-il faire appel de la décision du TGI de Paris ?

Le jugement du tribunal ne comportait pas d'ordonnance exécutoire. Nous allons donc évidemment faire appel de cette décision. Notre objectif reste de faire reconnaître le principe des engagements pris par la FIN. L'article 9.3 (NDLR : celui prévoyant de laisser à Reed l'organisation du salon pour une durée donnée après la fin du contrat) n'est pas né par génération spontanée. Il existait en 2007 et prévoyait 10 ans après la fin du contrat. Il a été étendu à 20 ans en 2011 avec l'accord de la FIN lors du renouvellement du contrat. J'insiste, il s'agit de faire reconnaître le principe du respect des engagements au-delà des intérêts économiques des parties.

Allez-vous poursuivre les investissements annoncés dans le Cannes Yachting Festival ?

Nous allons évidemment continuer à investir dans le salon comme nous l'avons toujours fait, et également dans les éditions 2017 et 2018. Il n'y a aucun changement dans la stratégie annoncée.

La FIN indique que "le tribunal a même fait expressément interdiction à Reed de se présenter, auprès de quiconque, comme l'organisateur du Yachting Festival" Cela influe-t-il ?

Il n'y a pas d'ordonnance exécutoire, ce qui nous autorise à faire appel. Nous préparons le Cannes Yachting Festival comme nous l'aurions fait dans le cas d'une décision inverse du tribunal.

Qu'en est-il des échanges avec les exposants concernant le projet de déménagement de la voile à Port Canto ? Pensez-vous que la décision puisse faire évoluer ce dossier ?

Des exposants se sont fait connaître avec lesquels on discute. Il y a eu plusieurs échanges et réunions jusqu'à Noël. On a bien avancé. Cela porte sur les conditions économiques et le modus operandi, et non sur le principe lui-même de la voile à Port Canto. Le jugement n'influe pas sur cette politique et cette stratégie. Ce n'est pas aux clients et aux exposants de subir les effets d'un conflit entre personnes privées. En effet, le tribunal a refusé la publication du jugement dans la mesure où il ne concerne que des intérêts privés, écartant l'idée d'un péril pour le secteur du nautisme, comme l'avait déjà fait l'Autorité de la Concurrence.

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