Une politique mondiale d'ajustement de la production de bateaux
La groupe Bénéteau a réuni ses instances représentatives et celles de ses filiales françaises le 8 septembre 2020 pour lancer des négociations autour d'un accord d'activité partielle de longue durée et de la mise en place de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE). Annoncée dès juillet, la réduction des capacités de production du leader mondial de la plaisance, s'amorce concrètement dans l'Hexagone, en Pologne et en Slovénie, après avoir débuté dès l'été aux Etats-Unis.
4 usines Bénéteau à l'arrêt dans le monde
Le groupe Bénéteau va mettre en sommeil 4 sites de production dans le monde. Le site de Marion aux Etats-Unis l'est depuis juillet 2020. Il est rejoint par l'usine slovène, rachetée avec Seascape, qui produit les petits voiliers First. Les sites de Challans et Noirmoutier en Vendée, produisant respectivement les modèles en fin de vie, de plus de 5 ans avec peu d'unités vendus annuellement et les bateaux à moteur NC et Swift Trawler. "Il s'agit des sites dont la baisse d'activité a été la plus marquée, où l'on s'attend à une reprise moins rapide et moins forte. La configuration de ces sites et la vétusté de certains les rend moins facilement transformable pour accueillir de nouvelles productions. L'objectif est de saturer les sites pour absorber les coûts fixes. Ils sont mis en sommeil en attente d'une reprise d'activité ou d'un projet spécifique. Le site de Cheviré était ainsi resté en sommeil 10 ans avant l'arrivée du Figaro 3" explique Mirna Cieniewicz, responsable de la communication du groupe Bénéteau.
Les sites de Monfalcone en Italie (constructeur des voiliers CNB et de Monte Carlo Yachts, deux marques dont le groupe souhaite se séparer), de Delphia en Pologne et du Poiré-sur-Vie en Vendée vont être mis au ralenti.
Entre 8 et 17% d'emplois supprimés
Les conséquences pour les salariés s'annoncent importantes. Le groupe Bénéteau annonce une réduction d'effectif comprise entre 710 et 1390 personnes selon les modalités des PSE et des accords d'activité partielle longue durée. Sur un total de 8361 salariés au 31 août 2019, la réduction se situe entre 8 et 17%. Les fonctions supports devraient être particulièrement touchées, avec une réduction de 380 à 460 personnes. "Pour les 336 opérateurs des usines de Noirmoutier et de Challans, la proximité des sites vendéens nous permet de proposer des mobilités internes et de ne procéder à aucun licenciement s'ils l'acceptent. En revanche, pour la main d'oeuvre indirecte de production, c'est-à-dire l'encadrement, nous ne pouvons pas tous leur proposer de mobilité. Pour les bureaux d'études, il s'agit d'une double conséquence de la mise en sommeil des sites et du plan stratégique avec le passage de 12 à 8 marques et l'arrêt du développement de nouveaux modèles pour les 4 marques que nous souhaitons céder ou opérer en collaboration" précise Mirna Cieniewicz.
Difficilement mesurables à ce stade, les conséquences de ces annonces vont se faire sentir pour l'ensemble de la filière et des fournisseurs, équipementiers et motoristes, ainsi que sur le marché de l'emploi nautique.
