Interview / Karver : "Nos volumes nous permettent désormais d'embarquer sur le bateau de M. Tout le Monde."

Poulies à lashing Karver

Tanguy de Larminat fait le point avec BoatIndustry sur l'histoire et le futur de Karver, un accastilleur haut de gamme qui s'est fait une place à part dans le paysage.

Pouvez-vous nous rappeler les origines de Karver et ce qui a créé sa place atypique ?

Karver a été fondé en 2003 par Marin Clausin, le fils du créateur de Profurl. Il voulait monter une boite plus orientée vers la course au large. Karver a débuté en travaillant quasiment exclusivement sur le Vendée Globe 2004. Jusqu'en 2008, la course au large, avec le Vendée Globe et le circuit Mini, ainsi que la régate avec l'America's Cup ont représenté presque 100% de l'activité.

En 2008, Karver a essayé de décliner ses produits pour la plaisance avec la création d'un réseau de distribution et le développement de l'export, qui représente aujourd'hui 70 % du chiffre d'affaires.

En 2011, Karver a racheté Grec Marine, spécialisé notamment dans les chariots et basé à Lorient. C'est aussi le début du marché des superyachts avec le Baltic Hetairos.

En 2013, on peut considérer que Karver est passé dans sa phase de vie actuelle, en quittant le mode start-up et en adoptant un mode de gestion de PME plus classique. Nous avons trois grand marchés qui sont la course, le superyacht et la plaisance. Notre but est toujours de concevoir du matériel d'accastillage pour les voiliers en respectant 3 objectifs : plus de performance, de l'innovation et un design de rupture.

Aujourd'hui que représente Karver en terme de chiffre d'affaires et de personnel ? Quelle est votre organisation industrielle ?

Karver emploie aujourd'hui entre 10 et 12 salariés pour un chiffre d'affaires annuel de 2 M€ dont 70% à l'export.

Il n'y a aucune production réalisée dans l'entreprise. L'ensemble des pièces est sous-traitée, principalement en Europe, mais elles sont toutes assemblées, contrôlées et si besoin rectifiées chez Karver en Normandie.

Comment se répartissent vos différents marchés et produits ?

Nous avons 5 grandes familles de produit :

  • Les emmagasineurs
  • Les hooks qui sont notre marque de fabrique, notamment dans la course au large
  • Les poulies, exclusivement à lashing
  • Les systèmes de pont
  • Les équipements de mât

Nos marchés se répartissent de manière à peu près égale entre la course, le superyacht et la plaisance. Cette bonne répartition évite le sentiment de fragilité lié à un débouché trop spécialisé. Même si c'est intéressant, on n'est pas obligé de chercher des diversifications dans l'industrie.

Géographiquement, nous réalisons un tiers d'affaire en France, un tiers en Europe hors-France, et un tiers au grand export.

Quels sont les axes de développement et les projets de Karver ?

Sur le marché de la course, nous souhaitons évidemment continuer de consolider notre place de leader en France et nous devrions réouvrir un bureau à Lorient en 2018 dans ce but. Mais nous voulons surtout nous développer dans de nouvelles classes de voilier à l'international, comme la Volvo Ocean Race, le TP52 ou les Maxi.

Nous envisageons également l'ouverture d'une filiale en Australie pour couvrir le marché Asie Océanie, qui représente un bel enjeu commercial. Nous avons pour cela participé au salon nautique de Sidney pour la première fois en 2016.

Nous allons compléter notre gamme sur des produits stratégiques, comme les enrouleurs, un créneau important en plaisance.

Nos volumes nous permettent désormais d'avoir un niveau de prix comparable à la concurrence, avec des produits plus technologiques. Nous souhaitons donc développer la 1ère monte chez des grands faiseurs, afin de pouvoir aller chercher M. et Mme Tout le monde. Nous sommes d'ailleurs déjà rentrés chez Fountaine Pajot.

Dans le superyacht, nous continuons à miser sur notre proximité et notre réactivité face aux gros fabricants. Comme vous le voyez, le programme est bien rempli.

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