La règle des trois tiers ? Il n'y a pas que les Français aux législatives qui l'appliquent. Le chantier vannetais Finot Conq travaille avec constance à part égale pour les bateaux de croisière de série, les bateaux de croisière à l'unité et pour la course au large. Avec une particularité historique, comme aime à le rappeler David de Prémorel, le dirigeant du cabinet : "Nous faisons tout en interne à de rares exceptions près, comme le grand catamaran FC Cube actuellement en construction avec lequel nous travaillons notamment avec le cabinet lorientais GSEA." Sa livraison est prévue pour 2026 et devrait faire date de part ses dimensions et les performances attendues. "Pour le reste, nous faisons tout : architecture navale, conception, calculs de structure, style, déco… les plans ne sont que le média de tout ce que nous avons inventé depuis des années."

Passage de témoin à la gouvernance
Cette rentrée 2024 marque un autre tournant dans l'histoire de Finot Conq : l'ingénieur expert en aérodynamique et dynamique David de Prémorel succède à Pascal Conq, qui vient de faire valoir cet été ses droits à la retraite. Une page se tourne dans la continuité avec, à ses côtés, Erwan Gourdon (architecte naval diplômé du Southampton Institute), Pierre Forgia (designer et styliste) et Pierre Robin (architecte DPLG). "Ce départ est une première, Finot-Conq n'a toujours connu que le zéro turn-over à ce jour."
L'aventure de Finot-Conq a débuté en 1968 aux Glénans, lorsque Jean-Marie Finot a dessiné l'Écume de Mer, double vainqueur de la Quarter Ton Cup et bateau de l'année 1975. Cinquante ans plus tard, Finot-Conq a signé les plans de plus de 200 modèles de bateaux différents, soit plus de 45 000 unités vendues à travers le monde. Bénéteau, Pogo et Marine Composite sont des clients incontournables du cabinet vannetais, très à l'aise sur le segment des monocoques larges et puissants, mais de plus en plus amené à développer des multi.
Multicoque et bateaux légers, double tendance de fond
David de Prémorel confirme : "Le multicoque de croisière est une tendance de fond. Les croisiéristes apprécient de pouvoir gagner en place et ça ne gîte pas. On observe aussi un recentrage sur des destinations moins lointaines. Mais lorsqu'il s'agit d'aller au loin, la voile garde ses lettres de noblesse."
Ce recentrage géographique est peut-être influencé par le changement climatique. L'autre tendance de fond tient à l'amélioration de la recyclabilité de la filière et du bilan carbone. Les générateurs d'énergie renouvelables ont le vent en poupe mais ne sont pas l'alpha et l'oméga : "Les hydrogénérateurs marchent très très bien en croisière rapide mais le bilan carbone d'un moteur diesel moderne n'est pas toujours aussi défavorable que ce que l'on croit."
Un recrutement est actuellement en cours pour étoffer l'équipe.