Pouvez-vous nous rappeler l'histoire de la voilerie Le Bihan ?
Damien Le Bihan : La société a été créée par mon père, Ronan Le Bihan, en 1981. Il fabriquait déjà ses propres voiles de compétition depuis les années 1970, avant de construire la première voilerie dans notre jardin pour en faire son métier. Bien implantée à Bénodet, la voilerie s'est ensuite développée avec la création d'un nouveau site tous les 10 ans environs, à Port La Forêt en 1992 et à Séné en 2000.
Vous avez repris la voilerie Le Bihan avec 3 associés en novembre 2015. Quelles ont été les motivations ?
DLB : Arrivé à l'âge de la retraite, mon père avait mis la voilerie en vente. Il n'imaginait pas alors que nous serions motivés par la reprise. Pourtant cela c'est passé comme dans une ancienne publicité qui disait "Et si le repreneur était dans votre entreprise ?". Je suis tombé dans la voilerie quand j'étais petit et je souhaitais, comme d'autres employés de la voilerie, faire perdurer l'activité dans l'esprit initié par mon père. Nous nous sommes donc associés avec David Larhant et Franck Paris, les responsables gréements de notre unité de Port-La-Forêt, et Frédérique Boëssé, la responsable administratif et comptabilité pour créer une SARL. Cette société a racheté la Voilerie Le Bihan à Ronan Le Bihan pour poursuivre l'activité.
Quels sont les principaux secteurs d'activités de la Voilerie Le Bihan aujourd'hui ?
DLB : La voilerie, qui a commencé par se faire connaître dans la course, est aujourd'hui principalement active dans la 2ème monte de voiliers de croisière. Nous sommes particulièrement reconnus pour nos voiles robustes en Hydranet, un mélange de polyester et de dyneema, idéales pour les bateaux de grand voyage. Nous continuons à réaliser des voiles de course sur des petits marchés de niche comme le 420, la caravelle ou le corsaire, où nous équipons près de la moitié de la flotte.
Nous travaillons également en première monte pour le chantier Espace Vag qui produit les catboats Ikone. Les voiles représentent 60 % de l'activité de Le Bihan.
A côté de la voilerie, 15 % de l'activité est dédiée aux accessoires, tels que les tauds et capotes. Il s'agit surtout de 2ème monte, mais nous réalisons également les textiles intérieurs des Pogo du chantier Structure.
Le gréement vient compléter le dernier quart de l'activité, à travers la revente des produits Z Spars et l'atelier câbles de Port-La-Forêt.

Qu'avez-vous changé en terme d'organisation sur cette première année depuis la reprise ?
DLB : Avec mes 3 associés, nous travaillons tous dans l'entreprise depuis 5 à 10 ans. Mon père nous a accompagné pendant les 5 premiers mois. Nous avons maintenu les éléments principaux de l'organisation, avec la sectorisation des activités par atelier :
- le site de Bénodet, avec ses 3 employés, produit les petites voiles
- le site de Séné accueille un spécialiste des voiles de voyage
- le site principal de Port-La-Forêt produit les voiles de croisière jusqu'à 40 pieds. 4 personnes travaillent à la fabrication des voiles et un employé s'occupe de la découpe des tissus. L'activité gréement s'y trouve aussi.
Avec l'expérience, nous travaillons sur l'ergonomie du poste de travail. Un nouveau plancher a été installé cette année au rez-de-chaussée à Port La Forêt et une nouvelle table permet de travailler debout à Bénodet.
Quels sont les projets à venir pour la voilerie Le Bihan ?
DLB : Après avoir remis à jour le site internet, nous sommes en train de créer un show-room à Bénodet pour les accessoires. La perspective à moyen terme est désormais le lancement d'un réseau en dehors de notre ancrage local, à travers des partenariats avec des voiliers indépendants.