Président de la commission centrale d'arbitrage de la FFVoile depuis 2008 et élu au conseil d'administration de la fédération depuis 2009, Jean-Luc Denéchau, entrepreneur de 55 ans, est candidat à la présidence de l'institution. Il bénéficie du soutien du président sortant Jean-Pierre Champion et affrontera Nicolas Hénard lors du scrutin du 25 mars 2017. Il répond aux questions de Boatindustry sur son projet, plus particulièrement en direction des professionnels. Vous pouvez retrouver le reste des échanges sur Bateaux.com.
Vous parlez dans votre projet de la mise en place d'un parcours professionnel pour les employés des clubs. A quoi cela correspond-il ?
Nos structures et nos clubs sont assimilables à des TPE. Pour leurs salariés, il peut être difficile de se projeter ailleurs. Il est donc important de leur offrir une visibilité sur leur parcours et d'effectuer un travail global pour fédérer ces professionnels au niveau national, et éviter toute forme de démotivation au fur et à mesure de la carrière.
Cela passe évidemment par une offre de formation, pas uniquement technique, liée à la voile, mais aussi en gestion, accueil ou mise en produits. Il faut aussi ouvrir vers des secteurs connexes comme le tourisme et les industries nautiques. Ces salariés, dans leurs nouvelles activités, apporteront leur savoir-faire et leur connaissance de la voile, ce qui bénéficiera à notre sport, même en dehors de la FFVoile.
En restant au sein des clubs, il faut aussi motiver et ouvrir l'horizon des salariés, grâce à la mutualisation des action entre structures, ou en proposant des missions dans les ligues.
Quelle relation entendez-vous entretenir avec les industriels français du nautisme?
La FFVoile entretient déjà des relations informelles avec l'industrie nautique française. Je souhaite réfléchir avec elle et avec les universités à un cadre formel à donner à nos échanges. Il faut créer une ligne de développement avec l'industrie pour l'innovation et avec l'enseignement supérieur pour la recherche.
Nous avons à donner et à recevoir du monde économique. Il faut multiplier les passerelles. La présence de la FFVoile à l'international, dans l'olympisme par exemple, pourrait bénéficier aux industriels, alors que leurs études de marché sur les pratiquants bénéficieraient à la fédération.
Vous voulez que la FFVoile s'assume comme acteur économique. Que voulez-vous dire par là ?
En effet, la FFVoile doit affirmer sa place d'acteur économique. C'est à dire qu'il faut intégrer le principe de lucrativité, savoir ce que l'on vend et ce que l'on fait à titre gracieux. Cela vaut pour la Fédération et pour les clubs. Lorsque la FFVoile travaille pour une organisation de course ou quand un club sert de point de location, il s'agit d'une activité commerciale à but lucratif. C'est une source de financement important.
En parlant de financement, comment vous positionnez-vous sur le débat actuel des licences?
Ce débat des licences arrive à moment charnière. Aujourd'hui, elles représentent un tiers des ressources, le reste étant constitué à égalité de subventions et de partenariats. Je souhaite lancer une plateforme collaborative avec les clubs pour discuter sans tabous et expliquer pourquoi on veut adhérer. Ce sera la base pour définir un nouveau système de licences et le proposer à la prochaine AG. Aujourd'hui les clubs n'ont pas de retour financier direct des licences, il faut l'envisager.
Pour finir, vous serez élu par le système de grands électeurs. Certains veulent le changer, qu'en pensez-vous ?
Il me semble difficile de parler d'un système électoral au moment des élections. On n'est jamais totalement content d'un système de vote. Je suis ouvert à un nouveau fonctionnement, mais je ne veux surtout pas singer le modèle politique. L'important est de protéger l'unité et la bonne entente entre les pratiquants et se rappeler que nous sommes avant tout une fédération de clubs.
