Vous venez de lancer le premier bateau à moteur de l'histoire du chantier Pogo-Structures, le Loxo 32. Comment est né le projet et quel est son positionnement sur le marché ?
Christian Bouroullec : Il s'agit d'un projet qui a germé en 2012, lors de la 2ème crise qui a particulièrement frappé la filière nautique. La production de voilier a fortement baissé au niveau mondial et national. Nous voulions donc travailler à une diversification pour assurer le fonctionnement du chantier. Heureusement pour nous, nous n'avons pas trop été touchés par la crise sur notre gamme de voiliers Pogo et le projet a donc été plus long que prévu, prenant finalement 4 ans effectifs. Il s'agit d'un développement sur fonds propres du chantier.
Au-delà de la diversification, nous avions l'envie de tester un marché non encore exploité dans la croisière : un bateau à moteur bien équipé, sans fioriture, léger avec des petits moteurs permettant une faible consommation de carburant et une vitesse moyenne d'environ 11 à 12 nœuds. C'est le cahier des charges du Loxo 32.

Loxo 32
Quels sont les premiers retours et comment envisagez-vous l'avenir du bateau à moteur chez Pogo Structures ?
Christian Bouroullec : Le bateau va être présenté au public au Grand Pavois et à Düsseldorf. Les premiers retours sont déjà positifs. Il faut désormais des commandes pour le confirmer. Si le bateau trouve son public, nous pourrons réfléchir à une gamme de bateaux à moteur chez Structures.
Du côté des voiliers, comment se répartissent les commandes entre course et plaisance ? Quels sont les modèles les plus demandés ?
Christian Bouroullec : La gamme course au large, composée du Mini 6.50 Pogo 3 et du Pogo Class 40, représente 10 à 20% du chiffre d'affaires, qui s'établit à 8 M€ en 2016. Le reste va à la gamme croisière rapide, composée des Pogo 30, Pogo 36, Pogo 12.50 et Pogo 50. Même si certains propriétaires font de la course amateur comme la Transquadra à bord, il s'agit avant tout de plaisanciers croisièristes. L'effet de nouveauté est important et le Pogo 36 est aujourd'hui le plus demandé des voiliers, le délai de livraison étant d'environ 2 ans. Le Pogo 30 se poursuit également, 100 bateaux ayant été vendus.

Pogo 36
Comment vous adaptez-vous industriellement à la demande ? Y-a-t-il des projets de développement de l'outil de production ?
Christian Bouroullec : Aujourd'hui, nous jonglons entre les différents modèles pour adapter notre production aux commandes. Nous sortons actuellement un Pogo 36 toute les 3 semaines.
Avec les perspectives de développement de l'entreprise, nous travaillons à la construction d'un nouveau bâtiment sur un nouveau terrain, à proximité. Entre la construction et la formation de nouveaux employés en plus de 75 salariés actuels, il devrait être opérationnel d'ici 2 ans. Nous tâchons de toute façon de rester souple pour l'individualisation des bateaux de nos clients, en ne prenant de l'industrie que l'organisation.

Chantier Pogo Structures