Interview / "VMG Soromap doit passer d'une culture de l'opportunisme à celle de l'innovation"

Gregory Florin, co-directeur général de Soromap

Grégory Florin, co-directeur général du groupe VMG Soromap, spécialiste de la peinture et du gréement, explique à BoatIndustry les grands projets de la société pour suivre les évolutions de l'industrie nautique.

Revenu à la tête de l'entreprise familiale avec son frère depuis septembre 2016, Grégory Florin répond aux questions de BoatIndustry sur le développement du groupe VMG Soromap.

Pouvez-vous nous rappeler les principales activités de VMG Soromap?

Soromap a été créé par mon père comme shipchandler sur le port de La Rochelle, pour approvisionner les bateaux de pêche. Initialement revendeur de peinture, nous sommes devenus producteurs. C'est aujourd'hui l'activité de SPV (Soromap Peinture et Vernis), qui distribue également les vernis Milesi. Plus récemment, le groupe a lancé VMG Soromap pour Voile Mât Gréement. L'entité produit des mâts à Rochefort, mais également tous les périphériques liés au gréement dans notre usine en Tunisie. Elle découpe aussi du tissu pour les voileries.

Quels sont les principaux enjeux à venir pour la division peinture de Soromap?

Il est nécessaire de travailler sur le futur des peintures marines et antifoulings. C'est un choix stratégique. Nous devons trouver un produit sur lequel les organismes n'adhèrent pas, mais qui ne les tue pas. Nous travaillons sur une peinture sans solvant et sans biocide, qui est déjà en cours d'essai sur des bateaux dans les eaux chaudes et les eaux froides du grand nord. Nous travaillons avec l'Ifremer et de grands industriels. Il existe de nombreuses problématiques liées au temps de navigation et à l'échouage à traiter. Nous avons investi 500 000€ sur 3 ans pour homologuer nos produits avec la nouvelle réglementation. Le programme de R&D représente 10 à 50 k€ par an pour développer de nouvelles formulation de peinture. Les partenariats sont nécessaires pour supporter et partager ces coûts de développement. Les pistes techniques actuelles s'inspirent des mécanismes observés dans la nature chez la fleur de lotus ou le cactus.

Laboratoire des peintures Soromap

Commercialement, il y a également un marché de l'antifouling en première monte qui s'est développé avec la croissance du multicoque, où les bateaux sont mis à l'eau directement par le chantier. Nous devons gagner des parts de marché auprès des sous-traitants spécialisés qui appliquent ces peintures sur les catamarans.

Quels sont les projets d'avenir de VMG Soromap pour le gréement?

L'achat d'une filière pour la production d'un profil de mât est un gros investissement qui représente 50 à 60 k€. Nous avons investi au bon moment sur le catamaran, ce qui nous positionne en 2è position sur le marché du multicoque qui représente 85% de notre activité. Historiquement, nous avons été opportuniste. J'ai désormais une réelle volonté de pousser l'innovation. Il faut partir de l'usage et réfléchir sur les matériaux.

Production de mâts chez VMG Soromap

Nous avons également investi dans une nouvelle machine de découpe à froid de 3 mètres de large pour les tissus de voiles. Cela nous donne un avantage sur ce marché.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...