Interview / Bird-e Marine, nouveau venu dans le domaine du foil

Lupo, le premier jet à foil éléctrique

Le Lupo est un jet électrique à foils développé par la société Bird-E Marine et sera dévoilé en décembre prochain à Paris. Franck Thomas, concepteur et dirigeant, nous explique ce qui l'a amené à développer ce projet.

Pouvez-vous nous décrire votre concept ?

Le Lupo ressemble à une moto, mais électrique et à foil. Il se conduit de la même manière qu'un deux-roues et les sensations ressenties sont au croisement entre celle apportée par un planeur et celle d'une moto.

Y a-t-il besoin d'un permis ?

Non puisque le moteur est de moins de 4,5 kW. Le Ministère des Transports vient de nous allouer une catégorie et nous sommes reconnus en tant qu'hydroptère. Ce n'est donc ni un VNM (Véhicule Nautique à Moteur) ni un jouet de plage.

D'où vous est venue l'idée de développer un jet éléctrique et à foil ?

Je travaillais dans le domaine des véhicules électriques depuis des années et j'ai rencontré une grande chaine hôtelière qui souhaiterait refaire sa flotte de jets, mais sans bruits ni fumée.

Il y a déjà eu des idées pour motoriser électriquement un jet-ski, mais les performances et le cout des batteries n'étaient pas satisfaisant en termes de prix, de vitesse et d'autonomie. Électrifier un jet-ski aujourd'hui n'a pas de sens. Quand on regarde les prix de vente et les performances apportées, on est loin de celle d'un jet thermique et c'est beaucoup plus cher.

J'ai donc voulu proposer une toute nouvelle expérience, très loin du jet, et j'ai pensé au foil. Il réduit les frottements, augmente l'autonomie et offre les mêmes sensations de pilotage. L'objectif n'est pas la vitesse, mais les sensations de pilotage.

Le modèle présenté à Paris sera un prototype ou une version fiabilisée ?

Le Lupo est validé et fiabilisé. Le projet a nécessité 18 mois de recherches et une collaboration avec 5 bureaux d'études différents, un architecte naval pour des recherches sur l'aérodynamique, l'électronique, les matériaux… Nous l'avons présenté aux Nina Awards, un concours pour les sociétés innovantes dans le domaine du nautisme sur la côte Atlantique et nous avons obtenu le 2e prix.

Les premières livraisons commenceront à la fin du second trimestre 2018. On commence le processus d'industrialisation. Les bureaux et l'usine seront installés à Nantes.

À qui s'adresse le Lupo ?

On vise d'abord une clientèle de plaisanciers avec un modèle en édition limitée. Courant 2019 sortira un 2e modèle plus abordable et accessible destiné aux bases de loisirs, aux professionnels. On est d'ailleurs déjà en discussion avec des loueurs pour des bases nautiques.

Quelle est votre stratégie de lancement ?

Nous avons volontairement choisi de ne pas communiquer sur ce projet. Nous attendons Paris pour faire le buzz et présenter un produit totalement nouveau. La version présentée à au Nautic sera beaucoup plus disruptive que les croquis. On limite nos communications, on ne communique pas sur le prix, ni sur le design, les performances, etc.

Le modèle présenté sera une édition limitée à 250 modèles en raison de notre cadence de production. Le Lupo sera entièrement en full-carbone et réalisé à la main.

Il nous servira également de vitrine pour présenter le savoir-faire technologique de l'entreprise.

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