BoatIndustry a rencontré Odile Laborie et Olivia Eidenberger, nouvelles recrues de Nodus Factory, le spécialiste breton de l'accastillage textile. Ce fut l'occasion d'évoquer la stratégie de développement de l'entreprise.
Vous venez de prendre la direction générale de Nodus Factory. Pouvez-vous nous présenter votre parcours et vos motivations pour rejoindre l'entreprise?
Odile Laborie : J'ai derrière mois un parcours de 25 ans dans le commerce, le marketing et la communication à Paris, dans des secteurs variés, allant du luxe au spatial en passant par les nouvelles technologies de l'information et un cabinet d'avocats d'affaire US. J'ai ensuite co-fondé une start-up qui développait un robot de surveillance pour les entrepôts, que j'ai quitté au bout de 5 ans suite à des divergences de vue avec mes associés sur la stratégie. J'ai alors commencé une réflexion personnelle sur le futur. "J'ai encore 20 ans de boulot devant moi. Où ai-je envie de les passer? " J'ai conclu que j'avais envie de vieillir au bord de la mer et j'ai commencé à chercher du boulot en Bretagne et à rencontrer des chefs d'entreprise. J'ai vu passer l'offre d'Yves (NDLR : Yves Laurant, le fondateur de Nodus Factory) pour du développement commercial. Il y a eu un bon déclic et une vraie rencontre. Sa personnalité m'a plu, mais aussi sa vision et son projet d'entreprise, le nautisme et la position de leader, au sens de pionnier, du développement et de la recherche du mieux. La dimension sociétale m'a également séduite.

Quelle va être votre rôle au sein de Nodus Factory?
Odile Laborie : Mon rôle est de transformer la PME en ETI. Il y a eu un moment charnière avec la levée de fonds de 400 000€ au mois de mai et l'entrée au capital de l'association de parents d'enfants handicapés ADAPEI 44 et de Proximea, le fond d'investissement de la Banque Populaire. Une levée de fonds, je l'ai vu dans mes autres expériences, c'est de l'argent, mais aussi un moyen d'accélérer l'acquisition d'expertises à travers des réseaux de contacts et de connaissances. Avant, Yves menait Nodus Factory seul avec 2 employés et des apports extérieurs. Désormais, nous nous structurons avec mon arrivée, celle d'Olivia Eidenberger au développement commercial, d'une assistante technico-commerciale et d'une responsable qualité-méthode pour la formation des opérateurs en ESAT et le suivi des certifications. Yves reste président et se consacrera à la stratégie et aux relations avec les investisseurs ainsi qu'aux aspects d'innovation et de R&D. Je serai en charge de mettre de l'huile dans les rouages en gérant le commerce, les ressources humaines, la finance et l'organisation.

Quelle stratégie commerciale envisagez-vous?
Odile Laborie : Avant, Yves menait cela avec son approche d'ingénieur. Avec 3 recrues commerciales, l'approche est différente. Aujourd'hui, le commerce prend le lead, en se structurant et avec des objectifs. Nous souhaitons développer les ventes aux plaisanciers en BtoC. Nous avons fait le constat ces dernières années en travaillant surtout avec les distributeurs et les centrales d'achat que nous perdions un peu le retour d'expérience de l'utilisateur. Néanmoins, nous allons bien évidemment continuer à travailler avec nos distributeurs actuels via notre catalogue général. Nous allons aussi ouvrir la voie au sur-mesure car l'outil de production et la R&D sont déjà en place pour cela. Quant au BtoB, nous sommes en discussion avec des chantiers pour de la première monte sur les bateaux neufs. Nous visons aussi l'export comme moteur face à un marché français un peu lent. Le parcours d'Olivia nous y aidera.
Olivia Eidenberger : J'ai de mon côté 17 ans d'expérience dans l'export. En 10 ans chez Plastimo, je suis passée d'assistante à responsable de zone export, ce qui m'apporte une vision globale de tout le processus. Cela me permet d'apporter un réseau et de bien cibler les marchés.
Odile Laborie : L'objectif final est de garder le leadership de Nodus Factory sur le secteur de l'accastillage textile.