Alors que l'attention des observateurs s'est focalisée sur le partenariat que Dream Yacht Charter a signé avec Zodiac Nautic pour accélérer le développement du Dream Boat Club, BoatIndustry a souhaité élargir la réflexion. Nous avons posé à Loïc Bonnet, fondateur du leader de la location de bateaux, nos questions sur les choix stratégiques de l'entreprise à court, moyen et long terme.
Vous êtes l'un des plus gros acheteurs de bateaux dans le monde. Les constructeurs vous interrogent-ils sur les nouveaux modèles ? Comment se prévoient les achats ?
Loïc Bonnet : Notre plan de flotte est construit à l'horizon de 3 ans. On a bouclé 2020 et nous travaillons sur 2021. On achète donc les bateaux qui seront construits d'ici 3 ans et ceux qui sortiront d'ici là, sur plans. Mais ce qui intéresse le client qui loue nos bateaux, c'est avant tout l'année de construction du bateau, pas l'année de lancement du modèle.

On voit se développer des outils de tracking et de suivi à distance des paramètres des bateaux, comme NautiConcept ou SailSense. Dream Yacht Charter est-il un client pour ce type de boîtier connecté ?
Loïc Bonnet : Nous travaillons déjà en interne à notre système de digitalisation de la maintenance. C'est un programme qui a débuté il y a 1 an et demi. Le boîtier connecté n'est qu'une petite partie du dispositif. Cela doit nous permettre également d'intégrer la commande de pièces, leur stockage... Nous allons le mettre en place dans les 1ères bases Dream Yacht Charter au printemps prochain. Le déploiement est prévu sur 3 ans.
Le marché des catamarans plus sportifs se développe, avec l'arrivée de marques comme Excess. Certains y voient une niche pour la location. Qu'en pensez-vous avec l'expérience de Régis Guillemot et ses TS42 que vous avez racheté récemment ? Intéresse-t-elle Dream Yacht Charter ?
Loïc Bonnet : Je n'y crois pas. Si c'était si bien, il y en aurait plus. Sur la même base en Martinique, un Lagoon rapporte 50% de plus qu'un TS42. Quant à Excess, ils n'essaient pas de nous vendre leurs bateaux.

L'offre Dream Yacht augmente rapidement, du Boat Club à la location online et offline, en passant par la distribution. Quelle future activité pourriez-vous développer ? Peut-on vous imaginer gérer des marinas par exemple pour s'assurer des places pour vos bateaux ?
Loïc Bonnet : A court terme, nous allons lancer l'offre Dream Sabbatical pour de la location longue durée au Boot Düsseldorf de 2019. Dans une vision future, il semble logique de développer une offre d'assurance et de financement complémentaire de la distribution. En terme de prospective, il y a aussi les offres de shipschandling. Quant aux marinas, cela peut nous intéresser dans des zones touristiques comme la Floride par exemple, à l'image de ce qu'ont fait Freedom Boat Club et Suntex Marinas. En revanche, pas en France où la gestion publique est compliquée.