Une pratique en pleine expansion, mais controversée
Depuis 2015, La Rochelle autorisait la location de bateaux à quai via des plateformes comme Airbnb. Cette exception a permis de développer une offre touristique originale, représentant jusqu'à 20 000 nuitées par an. Cependant, cette pratique a entraîné des conflits de voisinage et des impacts négatifs sur l'activité portuaire.
Des conséquences lourdes pour le port
Le port de plaisance pointe plusieurs problèmes liés à ces locations :
- Conflits de voisinage entre locataires et plaisanciers traditionnels.
- Usure prématurée des infrastructures portuaires, en raison de l'utilisation intensive.
- Risques environnementaux liés aux rejets incontrôlés dans les eaux.
- Questions de sécurité et d'assurances, les hébergements touristiques flottants étant difficilement couverts.
Ces problématiques ont conduit le port à annoncer la fin de cette activité à compter de juin 2025.
Des propriétaires mécontents
Cette décision est perçue comme brutale par les propriétaires de bateaux qui louaient leurs unités pour financer leur entretien ou amortir les coûts élevés des places au port.
Pascal, propriétaire d'un voilier, regrette cette décision, prise de manière unilatérale:
"On aurait pu envisager un compromis, comme limiter les semaines de location. Cette interdiction va au-delà de ce qui était nécessaire. "
Carinne, une autre propriétaire, se dit abasoudrie par cette mesure, qui constituait une source complémentaire de revenus tout en offrant des interactions enrichissantes avec les locataires.
Une mesure nécessaire pour protéger l'activité portuaire
Le port de La Rochelle, plus grand port de plaisance d'Europe avec ses 5 100 places, souligne que cette décision vise à recentrer son activité sur sa vocation première : accueillir des plaisanciers en transit ou des bateaux actifs. La location de bateaux à quai reste rare en France, mais son essor rapide à La Rochelle illustre une tendance émergente. La question de son encadrement reste ouverte dans d'autres ports, où la conciliation entre tourisme et plaisance pourrait prendre des formes alternatives.