Interview / Olivier Poncin : "Le prix des bateaux va mécaniquement augmenter de 7 à 8 %"

Olivier Poncin, dirigeant du groupe Catana

Le dirigeant du chantier de multicoques revient sur la saison de ses marques de catamarans Bali et Catana, les enjeux industriels et de main d'oeuvre et partage avec BoatIndustry sa vision de l'évolution technologique de la plaisance à venir face aux enjeux environnementaux.

Olivier Poncin, dirigeant du groupe Catana qui regroupe la marque éponyme et les catamarans Bali répond aux questions de BoatIndustry sur la saison 2021 et les perspectives industrielles et technologiques.

Quelle est la situation actuelle du groupe Catana, en cette fin de saison 2021 ?

Si je ne peux encore livrer de chiffres précis, la société étant cotée en bourse, je peux dire que nous avons rejoint nos objectifs, dépassant les 180 bateaux. Bali Catamarans représente 88 % de l'activité. Cela n'a pas été une année facile, notamment en Tunisie où sont fait 25% de nos bateaux. Il y a eu un reconfinement qui a rendu la circulation et les livraisons compliquées, mais c'est rentré dans l'ordre. Au 31 août, nous avons un gros engagement en terme de commandes et nous étions rassurés avant même les salons.

Catana 53
Catana 53

Comment se porte le carnet de commandes ?

Aujourd'hui les commandes sont pour 2023. L'année à venir devrait être une belle année avec une croissance de plus de 25%. Nous avons un visibilité à 2 ans et plus de 100 bateaux vendus en 2023.

Comment abordez-vous l'aspect industriel pour faire face à ces augmentations de commandes de bateaux ?

Pour cela, nous investissons pour optimiser notre capacité de production. On travaille sur l'organisation. On rallonge le temps de travail en faisant des équipes en 2/8. Il faut aussi embaucher, ce qui est le plus dur. On a besoin d'une centaine de personnes au total.

Il y a aussi un enchérissement du coût de production, notamment à cause des matières premières. On s'attend à + 15% au minimum. Mécaniquement, le prix des bateaux devra augmenter de +7 à 8%.

Comment avez-vous été impactés par les difficultés du marché de la location ?

Les bateaux se sont bien vendus, mais Bali qui vendait 2/3 de ses catamarans pour la location, n'en vend plus qu'un tiers aux loueurs. Mais sur le long terme, l'achat par les loueurs reviendra. Ils ont fait une bonne saison cette année et ils auront besoin de changer les bateaux.

Coque de catamaran Bali en production en Tunisie
Coque de catamaran Bali en production en Tunisie

Comment abordez-vos les enjeux environnementaux, sur la propulsion des bateaux ou les matériaux ?

Il y a plus de 10 ans, nous avons fait notre premier bateau électrique, un Catana 50 électrique, à la demande d'un client. Il est évident qu'il faut regarder cela, mais j'estime que la technologie n'a pas la maturité nécessaire. On bénéficiera des tendances de la recherche pour l'automobile pour avoir de l'autonomie. Il faut se mettre dans le sillage de la vraie industrie. En attendant, nous faisons beaucoup d'autres choses dans le domaine. Cela fait longtemps que l'on réalise tout sous vide, sans émettre de styrènes dans l'atelier. On utilise des bois à renouvellement rapide pour les menuiseries. On aussi innové avec le système BAMID, proposé en standard à partir de début 2022, qui permet une filtration des eaux grises et noires par un bio-réacteur.

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