Dream Yacht Charter : "Les clients doivent accepter de naviguer sur de vieux bateaux"

Loïc Bonnet

Loïc Bonnet, dirigeant de la société de location de bateaux Dream Yacht Charter, dresse le bilan de la saison 2022. Il se projette sur les nécessaires évolutions du modèle du charter, de la gestion location et du métier de skipper, face à l'évolution de la clientèle et aux enjeux environnementaux.

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Une bonne saison 2022 de location de bateaux

A l'heure du 1er bilan de la saison 2022 de location de bateaux, Loïc Bonnet, dirigeant de Dream Yacht Charter, se veut d'un optimisme prudent, sans pour autant cacher sa satisfaction sur la fréquentation de ses bases. "A moins qu'il y ait un gros cyclone d'ici décembre, l'année 2022 aura été très bonne. Les Antilles ont été très bien remplis. L'Europe cet été aussi. On ne déplore que 2 pertes totales et 2 autres bateaux endommagés sur l'orage du 18 août en Corse. Seul la Polynésie est à un niveau un peu inférieur à avant le Covid. En revanche, on a moins de visibilité au-delà de 6 mois qu'avant. On ne sait pas de quoi sera fait l'hiver à venir. Le coût des billets d'avion est une vraie problématique, à court et long terme."

Faire durer les bateaux, pour l'économie et l'écologie

Le contexte économique et ses conséquences sur le prix des bateaux neufs pousse Dream Yacht Charter à faire évoluer son modèle économique. Entre les délais de livraison retardés et l'augmentation des tarifs des catamarans et monocoques, la société a déjà signé avec de nombreux clients des avenants pour prolonger leur programme de gestion location d'un an. Mais la réflexion doit aller plus loin, également pour des raisons écologiques, explique Loïc Bonnet. "On vend nos bateaux avec des programmes à revenu garanti qui correspondent à un pourcentage du prix d'achat du bateau. Face à l'augmentation, nous avons commencé à baisser ce pourcentage de 1 % comme d'autres confrères. Il faut aussi les exploiter plus longtemps. On a vécu une course au renouvellement, mais, et cela va dans le sens de l'écologie, il va falloir accepter de naviguer sur des bateaux plus vieux. Pour ça, les chantiers doivent faire des bateaux plus durables pour être exploitable plus longtemps et les clients doivent accepter des bateaux de 8 ans qu'aujourd'hui ils refusent."

Les Sunloft ont été prévu pour être exploités 10 ans dès leur lancement
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Valoriser le métier de skipper

Le changement de clientèle de la location de bateaux, avec des consommateurs éloignés de la plaisance, a changé les attentes. Le recours au skipper se développe toujours plus, mais les professionnels ne répondent pas toujours au profil recherché, qui ne doit plus que savoir naviguer, mais aussi servir de guide et de steward à bord. Le dirigeant de Dream Yacht Charter illustre : "Il est difficile de recruter. Il faut revaloriser ce métier, à la fois en terme monétaire et de reconnaissance. Ce n'est pas un métier de branleur. Il faut le professionnaliser, quitte à embaucher à l'année, même si c'est difficile, car les marins gagnent plus à l'affrètement.Il y a un travail à mener avec la Fédération des Industries Nautiques, comme une académie pour former au tourisme et à l'accueil."

Les Aqualodge séduisent les clients
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Diversification dans les marinas et l'hôtellerie flottante

L'activité de gestion location et de ventes a de belles perspectives. Sur 163 créneaux réservés pour la construction de bateaux en 2023, la moitié était déjà vendue en septembre 2022. Pour Loïc Bonnet, aucun indice de baisse n'était visible.

Le futur passe aussi par la diversification. Dream Yacht Charter veut poursuivre la mise en place de son offre de maisons flottantes en location Aqualodge, qui va bientôt doubler. Du côté des bases, une offre de marina "destination", entamée à l'Anse Marcel à Saint-Martin, se construit. Elle couple hôtellerie et services et activités nautiques.

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