Interview / John Vo, après 6 ans chez Tesla, partage sa vision de ces nouvelles motorisations en plaisance

John Vo, fondateur du Blue Innovation Group

John Vo, ex-responsable de production chez Tesla, fraîchement lancé dans le bateau électrique avec Blue Innovations Group. Un bateau électrique n'a rien d'une fusée, il suffit d'appliquer des choses connu.

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PDG et fondateur du Blue Innovations Group, John Vo a pour objectif de faire émerger une société de référence dans le bateau électrique. L'ingénieur, passé 6 ans et demi chez Tesla comme responsable de production, nous explique ses objectifs et son analyse des freins à lever pour cette nouvelle motorisation en plaisance.

Pouvez-vous nous présenter le Blue Innovations Group en quelques mots et la raison de sa création ?

Je suis parti du Vietnam pour fuir le communisme à 15-16 ans et c'était la première fois que je montais dans un bateau. Pour moi, le bateau est très important, il est synonyme de liberté. J'ai connu le rêve américain, plus au sens de chance que de devenir riche. Maintenant, je veux rendre cette chance. Il y a 71 % de mer sur la planète et si tout va bien, nous serons toujours plus nombreux. Il y a donc besoin d'une solution durable pour se déplacer en bateau. C'est donc une façon de rendre ce que j'ai reçu.

Le "Blue" de Blue Innovations Group est pour la durabilité. On parle généralement de vert, mais en réalité, quand on voit la terre, elle est bleue. Il faut être en alignement avec elle. Je préfère innovation à technologie. Car l'innovation est toujours utile, elle résout un problème, alors que la technologie ne l'est pas toujours, elle ne fonctionne pas toujours non plus. Enfin, nous avons choisi Group car l'ambition est grande. Et l'acronyme BIG est facile à retenir !

Images du futur Revolution, 1er bateau du Blue Innovation Group
Images du futur Revolution, 1er bateau du Blue Innovations Group

Quelle est votre vision de l'évolution du bateau électrique ?

Il y a 15 ans quand j'ai rejoint Tesla, les gens se moquaient de moi. Aujourd'hui tous les grands de l'automobile passent à l'électrique. Qu'est-ce qui était différent chez Tesla ? Pour Tesla, l'électrique était le cœur de la société et pour les autres, un à côté. Aujourd'hui, c'est la même chose pour le bateau. Les autres n'ont pas cette approche car ils ont un business à protéger, ce qui n'est pas notre cas. On ne veut pas que les gens achètent notre bateau car il est électrique, mais parce que c'est le mieux pour leur usage. On part de la feuille blanche. Il y a de nombreuses technologies qui ne sont pas utilisées dans le nautisme. On a un plan à 15 ans, en commençant par l'étape Revolution à 5 ans, pour des dayboats de 25 à 35 pieds, puis Freedom, à 10 ans pour naviguer à la semaine, en incluant la voile automatisée, et Liberty à 15 ans, des maisons flottantes modulaires.

Ce n'est que de l'ingénierie, pas de la science aérospatiale. Il faut juste appliquer des sciences existantes.

Maitriser les technologies en interne
Maitriser les technologies en interne

Quel est le frein des bateaux électriques existants ?

Les chantiers de bateaux électriques ne prennent pas la question dans le bon sens. Il faut une conception globale, pas juste assembler les moteurs des autres sur un bateau. C'est pour cela que l'on part de la feuille blanche pour des solutions sans compromis, avec nos propres technologies. On veut faire une Tesla Modèle S et non une Nissan Leaf.

A quel horizon pensez-vous que le bateau électrique sera mature ?

Il a fallu 10 ans à l'automobile. Je dirais autant pour le bateau. Il y a un intérêt économique qui attirera les gens, mais le conservatisme du secteur ralentit un peu les chose

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