Jean-Claude Ibos, président du groupe Wichard, revient avec BoatIndustry sur la genèse et les raisons du rachat du groupe australien Ronstan, qui rejoint avec ses marques d'accastillage Ronstan, Andersen et Frederiksen, le portefeuille de l'équipementier français.
Quel processus a mené au rachat du groupe Ronstan ? Comment ont débuté les échanges ?
Ronstan avait été identifié parmi d'autres entreprises comme pouvant avoir des possibilités de synergies. D'une part, ils ont des équipements que nous n'avions pas au catalogue, comme les winches, les rails et chariots et sont aussi présents dans la voile légère. D'autre part, même si le groupe Wichard est déjà assez présent à l'international, Ronstan est très implanté en Australie et Asie, ainsi qu'aux Etats-Unis tandis que nous le sommes surtout en Europe, et aux Etats-Unis. Il y avait donc un intérêt de principe.
Le premier contact est venu de Ronstan. Ils aimaient la logique de constitution du groupe Wichard, avec des marques qui restent visibles. Ils ont senti que nous étions des partenaires dynamiques qui pouvaient leur correspondre. Il a fallu du temps, le Covid étant passé entre les deux, mais nous avons pu finaliser et trouver un accord signé le 8 novembre 2023.
Quelles sont les synergies entre Ronstan et le reste du groupe Wichard ? Sont-elles plutôt dans la distribution, la production, la conception ?
Nous gardons les réseaux de distribution en place et qui fonctionnent. Il y a d'ailleurs des pays où nous avons les mêmes distributeurs. L'idée est plutôt de profiter des infrastructures existantes dans certains pays. La synergie commerciale à court terme est plutôt en 1ère monte. Le groupe Wichard a la capacité de faciliter la proposition et l'intégration de l'offre Ronstan en 1ère monte dans les chantiers.
En production, nous avons des savoir-faire assez différents. Le site de Ronstan en Indonésie pourra éventuellement servir à la marge pour quelques produits Wichard à faible valeur ajoutée. Globalement, l'intérêt sera surtout de pouvoir profiter de capacités internes du groupe en usinage, en assemblage, en forge ou en injection plastique plutôt que de faire appel à la sous-traitance.
Du point de vue de la conception, le développement produits est une compétence du groupe. Les ressources du bureau d'études de Ronstan pourront travailler pour toutes les marques et compléter les compétences de Wichard.
Comment le rachat de Ronstan s'inscrit-il dans la stratégie du groupe, en termes d'offre et d'internationalisation ?
La stratégie du groupe Wichard s'assoit sur 2 piliers : la croissance organique d'une part, à travers l'innovation produit, les nouveaux marchés, le fonctionnement industriel, et d'autre part la croissance externe. Nous avions déjà fait des acquisitions à l'étranger, avec nos filiales de négoce Wichard Inc et Wichard Pacific, en rachetant nos distributeurs sur place. Ronstan est la première acquisition industrielle directe à l'international.
Nous sommes présents sur 3 marchés principaux, la 1ère monte dans le nautisme, la distribution nautique et l'industrie, ce qui est aussi le cas de Ronstan. Nous voulons avancer dans ces 3 directions. On ne verra pas un plan de pont complet sous le nom de Wichard, mais à travers ses différentes marques qui sont fortes.
