Chaque année, près de 300 000 engins de détresse sont mis sur le marché français. Obligatoires pour garantir la sécurité en mer des plaisanciers comme des professionnels, ces dispositifs ont une durée de vie limitée. Mais que deviennent-ils une fois périmés ? Trop souvent, leur fin de vie échappe à toute traçabilité, comme nous le confirme Jennifer Cornet, la Déléguée Générale PYRéO :
"En 2024, près de 57% des achats de pyrotechnie ont donné lieu à un retour de matériel périmé, un chiffre en constante augmentation depuis la mise en place du dispositif. Mais nous avons besoin de mieux comprendre le parcours de fin de vie des engins de détresse périmés "
Comprendre les usages pour mieux collecter

L'étude pilotée par le cabinet Inddigo ambitionne d'analyser les comportements des différents publics concernés : plaisanciers, professionnels, magasins d'accastillage, stations de révision, capitaineries, collectivités. Plusieurs thématiques seront scrutées :
- Les volumes stockés chez les usagers ou dans les points techniques,
- Les pratiques de stockage et les éventuels détournements festifs ou dangereux,
- Les freins logistiques ou psychologiques au dépôt volontaire,
- Les flux générés par les stations de révision de radeaux.
L'ensemble de ces données viendra nourrir, d'ici six mois, une stratégie territoriale de renforcement des points de collecte et de sensibilisation.
Une filière encore en développement

Créé en 2015 par la Fédération des Industries Nautiques, PYRéO est l'éco-organisme en charge de la filière de fin de vie des signaux pyrotechniques de détresse. Agréé par le Ministère de la Transition écologique, il propose des dépôts gratuits dans les magasins d'accastillage et organise des collectes régulières sur l'ensemble du territoire. En 2024, 43,2 tonnes de produits pyrotechniques ont été traitées via des incinérations spécifiques en conformité avec les normes environnementales.
Malgré ces efforts, de nombreux engins échappent encore à la filière : oubliés dans les coffres, jetés dans les ordures ménagères ou utilisés dans des contextes inappropriés. L'enquête vise justement à décrypter les "angles morts" de cette filière et anticiper les leviers pour l'amplifier.
Vers une stratégie renforcée

À l'heure où la réglementation européenne pousse à une responsabilité accrue des metteurs en marché, la filière pyrotechnique nautique doit gagner en visibilité et en efficacité. Cette enquête nationale est donc une étape clé pour mieux structurer l'écosystème autour d'un impératif commun : sécurité maritime et préservation de l'environnement.
Pour participer à l'enquête ou en savoir plus sur les modalités de collecte, rendez-vous sur : www.pyreo.fr