Un marché du gréement en bois à développer
Lancée il y a deux ans, l'activité de production d'espars en bois de Gréement Bois Morbihan a de l'avenir pour son fondateur, Samuel Zambaldi, dont l'entreprise Charpentier Marine Morbihan rénove également des bateaux complets. "Aujourd'hui, les bateaux qui font du charter vont s'approvisionner au Pays-Bas ou en Scandinavie lorsqu'ils ont cassé un mât en bois. Certains chantiers en France qui font des bateaux construisent leurs mâts, mais il n'y a pas de spécialistes des espars. Cela peut aussi intéresser des constructeurs de bateaux à coque plastique."

Un programme de R&D pour des mâts standards
Pour développer son activité gréement, qui représente aujourd'hui 30% de l'activité, Samuel Zambaldi travaille à mieux connaître les caractéristiques de ces mâtures. Il a lancé avec plusieurs partenaires, dont l'Université de Bretagne Sud, un programme de recherche et développement de 2 ans. La première phase consiste à caractériser les différentes essences de bois et les collages. "Les données techniques des fabricants d'époxy viennent d'essais sur des plaques de métal. Le bois ne les intéresse pas! C'est pourquoi on fait nos essais." explique Samuel Zambaldi. Les premiers tests de traction sur les éprouvettes sont en cours.

En étudiant ensuite de manière systématique les caractéristiques mécaniques de différents types d'assemblage et de sections, l'objectif est d'obtenir des valeurs fiables pour les logiciels de simulation numérique. Gréement Bois Morbihan pourra alors développer une gamme standard de mâts en bois aux propriétés connues d'avance.

Des bâtiments et un outillage neuf
A ce jour, les espars réalisés par l'entreprise morbihannaise sont entièrement travaillés manuellement. Pour développer l'activité, la construction de nouveaux bâtiments, plus vastes et plus longs pour accueillir des mâts de grande dimension, débutera en juin 2018 sur la zone artisanale de Kerran, à Saint-Philibert. Livrés à la fin de l'année 2018, ils accueilleront de nouveaux outillages pour mécaniser la fabrication de mâts. L'entreprise souhaite acquérir un tour pour usiner des mâts atteignant 30 mètres de long pour 600 mm de diamètre. Des ponts roulants adaptés permettront d'assurer la manutention.