Interview / Brad Anderson, CEO Sea Ray : "Nous allons repositionner la marque Sea Ray"

Brad Anderson, CEO de Sea Ray

Le groupe Brunswick, leader mondial de la plaisance, annonçait la mise en vente de sa marque de bateaux à moteur Sea Ray en décembre 2017. Finalement, on apprenait en juin 2018 que la marque restait dans le giron de Brunswick. Brad Anderson, CEO Monde de Sea Ray, a bien voulu répondre à non question sur la nouvelle stratégie de la marque américaine.

Pourquoi avoir renoncé à la vente de Sea Ray ?

Nous n'avons pas eu d'offres intéressantes pour l'ensemble de la marque, qui propose des bateaux de 20 à 65 pieds. Alors que nos vedettes de plus de 40 pieds n'apportent pas les résultats espérés, les bateaux jusqu'à 40 pieds sont notre cœur de gamme et se vendent bien. Ce segment représente un marché important et nous avons décidé de nous recentrer dessus. Tous les produits Brunswick correspondent à la stratégie mondiale de Mercury, et il en va de même pour Sea Ray, qui va évoluer pour plus de synergie entre ces deux marques.

Quelle est votre nouvelle stratégie ?

On garde la même, mais on réaxe nos centres d'intérêt. L'ADN de Sea Ray ce sont les bateaux de 24 à 40 pieds, technologiques et de qualité. Le marché des sport cruiser croit rapidement et on va se recentrer sur ce savoir-faire, en construisant notamment dans des chantiers européens pour gagner des parts de marché en Europe.

Les petits et moyens bateaux sont rentables, mais pas les grands, nous avons donc décidé d'arrêter la production de ces derniers.

Dans l'image des plaisanciers, Sea Ray est un chantier américain. Avec la mise en place de tarifs douaniers sur les bateaux de plaisance en provenance des États-Unis, la marque n'a pas souffert ?

Nous ne pouvons pas contrôler ça, pourtant nos bateaux sont construits en Pologne et ne sont donc pas impactés par cette taxe. Nos bateaux sont américains, mais construits en Europe pour être adaptés au marché français. L'idée c'est de localiser le produit pour l'adapter au marché.

Un grand groupe français s'est inspiré du design des Sea Ray pour ses prochains bateaux. Qu'en pensez-vous ?

La copie est la meilleure des flatteries. On va continuer d'innover pour proposer des bateaux qui sortent de l'ordinaire, à l'image du Sundancer 290, que nous avons lancé en 2018, avec son passage asymétrique pour accéder au cockpit avant, tout en conservant une belle cabine sous le pont. On s'apprête à lancer de nombreuses nouveautés, pour toujours conserver un cran d'avance.

Le fait d'avoir mis en vente le chantier puis de se raviser n'a pas impacté l'image de marque ?

On continue de vendre nos produits sur le marché américain et européen.

Quelle est l'ambition de Sea Ray ?

Au début, Sea Ray c'était des bateaux de 24 à 40 pieds et on veut revenir sur ce marché. Nous allons également bénéficier d'une nouvelle stratégie du groupe Brunswick. Ce dernier développe un centre de recherche sur le polyester en Floride, qui sera géré par la marque Boston Whaler. Nous allons donc travailler en collaboration avec Boston pour positionner la marque Sea Ray sur le même niveau que sa consœur.

Mercury développe également plusieurs nouvelles technologies et les marques Boston Whaler et Sea Ray vont servir de fer de lance pour présenter ces nouveaux produits. L'objectif est de complètement repositionner Sea Ray.

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