"Il faut dégager de l'espace dans les ports de plaisance pour les chantiers navals."

François Goulard, président de la Compagnie des Ports du Morbihan

François Goulard, président de la Compagnie des Ports du Morbihan, livre sa vision du futur des ports de plaisance, de leurs contraintes d'exploitation et du savoir-faire départemental.

Les ports de plaisance, un savoir-faire morbihannais

La Compagnie des Ports du Morbihan est le plus gros opérateur de ports de plaisance en France. La Société Publique Locale opère 16 ports de plaisance dans le département pour un chiffre d'affaires de 27 M€, en croissance de 6 à 7% en 2018. L'entreprise emploie 130 salariés permanents et 258 personnes au plus fort de la saison touristique. Son président, François Goulard, partage avec BoatIndustry sa vision du développement des ports de plaisance.

Le port, un outil de développement économique

"Un port de plaisance avec un plaisancier qui manœuvre, c'est un spectacle gratuit dans la ville avec des acteurs gratuits", plaisante François Goulard, "Il faut que les élus intègrent que le port est l'atout numéro 1 d'une ville. Il y a une clientèle étrangère qui rêve de venir en France où les ports sont moins chers que dans le nord de l'Europe. Je pense que la France est en retard dans l'exploitation du nautisme. C'est le rôle des collectivités de le développer pour l'économie locale."

Port de plaisance de Vannes

Le virage du numérique

La marina doit offrir de nouveaux services explique le président de la Compagnie des Ports du Morbihan. "Il faut prendre le virage du numérique. Tôt ou tard, on réservera sa place de port en arrivant avec son smartphone et plus avec sa VHF. On peut proposer aussi les services de lamanage dans les ports de plaisance pour la clientèle moins habituée à la manœuvre. Les gens sont prêts à payer si il y a du service et de la disponibilité."

Evolution du métier et de l'environnement portuaire

"Diriger un port n'est plus le même métier qu'avant. Il faut un vrai manager, capable d'échanger avec les collectivités", précise François Goulard, "Il faut trouver de la place à terre pour améliorer la qualité de service et dégager de l'espace pour les chantiers navals et la technique." Le gestionnaire insiste aussi sur l'accueil des professionnels de la location de bateaux qui doit évoluer. "Le loueur n'a plus nécessairement besoin de pannes fixes, mais de places assurées."

Investissements prévus à Port Haliguen

Nécessité de moyens pour l'investissement portuaire

L'aménagement des ports de plaisance nécessite d'importants moyens financiers pour investir. Attirer la clientèle étrangère à forte valeur ajoutée et offrir des services permet d'acquérir de nouveaux revenus pour les ports. La gestion des ports en réseau est un autre atout conclut François Goulard. "Avec un EBITDA de 8 M€, la Compagnie des Ports du Morbihan a une réelle capacité d'investissement. On peut investir dans les îles (NDLR : Houat et Hoëdic) au-delà de ce que pourraient faire ces ports s'ils étaient tout seul."

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