Alors que le confinement avait empêché les premières navigations printanières, les ports de plaisance ne cachaient pas leurs attentes à la veille de la saison estivale. En cette fin août, le coeur de la saison derrière eux, les gestionnaires de port interrogés dressent un bilan contrasté selon les façades maritimes. Le soulagement prédomine néanmoins.
Une saison dense et anticipée dans les ports de l'Atlantique
"A La Rochelle, la saison a été bonne, mais elle ne compense pas les pertes du printemps" résume Bertrand Moquay, directeur du port de plaisance de La Rochelle et président de l'Association des Ports de Plaisance de l'Atlantique (APPA), avant de préciser le contexte. "Les plans d'eau ont été actifs. Le retour à la navigation s'est fait dès le mois de mai, car on a pu être entendus par la Mission Castex. Mais les gens sont restés sur leur plan d'eau de navigation. Pour les escales, cela est arrivé plus tard. Il y a eu une forte fréquentation entre le 10 juillet et le 10 août. Cela s'est fini plus tôt que d'habitude. Il s'agissait principalement de français. Le nombre de nuitées en escale d'étrangers a baissé de 50% sur l'année, alors qu'ils représentent 20% du total des nuitées. La clientèle britannique, traditionnellement présente en mai juin, a chuté de 70% sur les 6 premiers mois, soit 900 nuitées."
La gestion du protocole sanitaire n'a pas posé de problème particulier. "On a maintenu le fonctionnement traditionnel avec 2 désinfections par jour. Hormis quelques clients apeurés les 1ers jours sur le respect du port du masque, quelques rappels ont suffi et cela a bien fonctionné" confie Bertrand Moquay.
De nouveaux plaisanciers résidents sauvent la saison au Havre
Au port de plaisance du Havre, les chiffres de fréquentation sont plus dégradés. "Pour les plaisanciers visiteurs, la saison est mauvaise. On a fait -25% en juillet août et -70% en juin. Sur juillet, les français étaient en baisse de 5%, mais la clientèle internationale, qui compte pour 1/3 des nuitées, a baissé de 45%. Heureusement, la fermeture des îles anglo-normandes, nous a amené une clientèle de hollandais en visite dans la Baie de Seine" explique Julien Lebas, maître de port dans la ville normande.
Heureusement, la saison de grutage et manutention ne s'est trouvée que décalée, les plaisanciers ne renonçant pas à la mise à l'eau. Une bonne nouvelle éclaire le tableau. "Le marché de l'occasion et de la vente a été assez actif. Nous avons plus de nouveaux contrats annuels en juin, juillet et août que d'habitude" se réjouit le responsable du port de plaisance.
Heureuse surprise pour les ports méditerranéens
La saison a également été très condensée en Méditerranée. Véronique Tourrel-Clément, déléguée générale de l'Union des Ports de Plaisance de Provence Alpes Côte d'Azur (UPACA) évoque des retours positifs de ses membres. "On ne s'attendait pas à une aussi bonne surprise, malgré l'absence des étrangers traditionnellement présents, venus de Russie ou des Emirats. La saison a été courte, mais intense, principalement en août. On ne sait pas encore si cela rattrapera le printemps."
Au-delà des nuitées, la représentante de l'association note des indicateurs positifs pour les loueurs présents dans les ports. "Il y a eu beaucoup de location de petits et moyens bateaux. Mais aussi un boom de la location de jet-skis"
Si l'impact de la météo et de la présence de plaisanciers étrangers varie selon le littoral, il semble que la saison estivale ait été supérieure aux estimations d'avant l'été. Le mois de septembre permettra peut-être d'atteindre le niveau de 2019.
