Interview / Jean-Luc Denéchau : "La FFVoile doit aussi soutenir les pratiques de loisir et de détente"

Jean-Luc Denéchau est à nouveau candidat à la présidence de la FFVoile

Candidat pour la 2ème fois à la présidence de la Fédération Française de Voile, Jean-Luc Denéchau, nous explique plus en détail son projet pour la FFVoile, les clubs, les plaisanciers, les compétiteurs et les relations de l'institution avec les autres acteurs du nautisme.

Candidat malheureux à la présidence de la Fédération Française de Voile face à Nicolas Hénard en 2017, Jean-Luc Denéchau a annoncé officiellement se représenter pour la future élection du 27 mars 2021. Nous l'avons interrogé sur ses motivations et ses projets pour l'institution et le monde du nautisme.

Qu'est-ce qui vous pousse à repartir en campagne, 4 ans après l'élection perdue pour la présidence de la FFVoile de 2017 ?

C'est avant tout de vouloir une autre fédération que celle qui se dessine. Beaucoup de projets ont été annoncés et peu ont été montés à ce jour. Il faut des projets qui ne soit pas uniquement élitistes. La Fédération se doit de favoriser l'ensemble des pratiques, aussi les pratiques de loisirs pour le bien être et la détente, même si bien évidemment la compétition est importante. La voile crée du lien social. Elle offre une expérience de vie et permet des rencontres. C'est une pratique de plein air dans un milieu dont il faut favoriser la connaissance.

C'est aussi un secteur économique important capable de générer des emplois pérennes, intégrés dans une économie circulaire. Sur le volet humain, il faut travailler avec les bénévoles, notamment par la formation et offrir aux professionnels une réelle lisibilité sur leur parcours et leur carrière. Je veux aussi renforcer la création de lien entre les champions d'aujourd'hui et ceux de demain, par le partage et la transmission de savoir.

Qu'entendez-vous par l'intégration de la voile dans une économie circulaire ?

Il s'agit de favoriser l'émergence d'une activité locale dans un bassin de navigation cohérent, en renforçant les compétitions locales pour diminuer les déplacements, en proposant des formations localement. Cela favorise aussi les commerces et l'industrie nautique localement. Il y a là aussi un enjeu de santé et de développement durable.

Les régates locales au programme de la FFVoile pour Jean-Luc Denéchau
Les régates locales au programme de la FFVoile pour Jean-Luc Denéchau

Quel projet avez-vous pour rajeunir l'âge des pratiquants ?

On a surtout des jeunes et des vraiment moins jeunes. On perd beaucoup de pratiquants vers 20/25 ans que l'on retrouvera vers 40/45 ans. Il faut adapter l'offre à cette clientèle (ou adhérents dans le cadre associatif) avec une mise en œuvre plus rapide de l'activité, un meilleur bénéfice apprentissage / plaisir. Je tiens notamment à la flotte partagée pour un usage plus simple et plus économique. Pour les clubs, cela fait des bateaux plus utilisés et c'est aussi plus vertueux écologiquement.

Le changement passe-t-il par les supports ?

Le support est marginal. Chacun doit pratiquer ce qu'il a envie de faire. Il faut offrir à chacun la possibilité d'essayer et de changer. La flotte partagé facilite ce changement pour faire un jour du kite, une autre fois de l'habitable...

Quelle action comptez-vous mener pour soutenir la course au large au JO de 2024 à Marseille ?

C'était en débat depuis plus de 8 ans. Des actions ont été menées depuis longtemps. Il faut maintenant une décision du CIO (NDLR : reportée au 31 mai 2020). Apparemment le petit point de blocage porte sur des notions de sécurité. Pas tant celles liées à une avarie du bateau, mais plutôt les risques d'attentats sur une grande zone à couvrir. Nous devrons montrer que la France est en capacité d'offrir cette sécurité aux athlètes de monde entier. Cela tient à cœur de tout le monde que la course au large soit présente aux Jeux. C'est une belle opportunité de visibilité de la voile à la télévision et sur internet.

Le L30 a servi aux premières épreuves anticipant la course au large aux Jeux Olympiques
Le L30 a servi aux premières épreuves anticipant la course au large aux Jeux Olympiques

Quelles actions allez-vous mener pour les clubs face aux difficultés liées à la Covid-19 ?

Ce qui est primordial, c'est le redémarrage. Il faut redonner confiance aux bénévoles et aux professionnels avec un échéancier clair pour les clubs en faisant le tri dans la profusion d'informations et communiquer pour repartir à la conquête des licenciés, en valorisant notre sport de pleine nature. Financièrement, les dispositifs en grande partie existe avec les collectivités. Je souhaite mettre en place une cellule pour aider les clubs qui ont des difficultés à monter les dossiers et identifier les aides.

Quel lien la FFVoile doit-elle avoir avec le reste de la filière nautique ?

La Fédération se doit de se retrouver dans tous les domaines de la société, l'enseignement, la recherche et aussi l'industrie. Il faut échanger et travailler en synergie. Sur le court terme, la FFVoile a un rôle de formation pour de potentiels futurs acheteurs de bateaux. Sur le plus long terme, on doit réfléchir ensemble sur le partage des bateaux, leur mode de fabrication ou de recyclage...

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