Interview / Magasin d'accastillage : "On est passé du fourre-tout à un magasin ordonné"

Le magasin Accastillage Diffusion de Concarneau, dans un batiment moderne

Alors qu'il quitte Accastillage Diffusion - Intermer après plus de 30 ans, nous avons échangé avec Philippe Sabran sur l'évolution du magasin d'accastillage ces dernières décennies, à travers les boutiques, le mode de vente, le profil des franchisés et le comportement des plaisanciers.

Philippe Sabran a fait valoir ses droits à la retraite, après 32 ans au sein d'Intermer, la centrale d'Accastillage Diffusion. Pilier des services d'animation et développement du réseau de magasin, responsable des achats de l'enseigne de matériel pour la plaisance, il a connu la croissance du réseau, passant de 20 à 130 points de vente. Il partage avec BoatIndustry sa vision de l'évolution du magasin d'accastillage.

Magasin Accastillage Diffusion
Magasin Accastillage Diffusion

Quelles sont les principales évolutions que vous avez observé en 30 ans dans le magasin physique d'accastillage ?

Le principal tient à notre travail de franchiseur. On est passé d'un magasin un peu foure-tout à un magasin ordonné avec du merchandising. Je venais de chez Danone, avec une connaissance du merchandising. Cela a été une évolution progressive. C'est un point important également dans l'intérêt pour un magasin de rejoindre un réseau. Il a ainsi les conseils pour pouvoir devenir le meilleur magasin du secteur.

Il y a eu également l'arrivée de l'informatique. Accastillage Diffusion a été le 1er à avoir son logiciel de gestion. Le 1er logiciel, un mini ERP pour remplacer le papier et la caisse enregistreuse a été écrit sous DOS par un des co-fondateurs d'Intermer. Aujourd'hui, on n'en serait pas arrivé là sans cela, avec un logiciel 100% interconnecté avec le site internet, la carte de fidélité, la centrale, etc...

Il y a eu également l'évolution du commerce en général, avec l'arrivée d'internet. Dès le départ Accastillage Diffusion a eu un positionnement très technique, avec très peu de vêtement et de décoration, mais 110 à 115 pages purement de conseils techniques dans le catalogue. Aujourd'hui, cette image très technique nous permet de bien nous défendre face aux pure-player internet.

Magasin Accastillage Diffusion
Magasin Accastillage Diffusion

Quels changements avez-vous constaté chez le client plaisancier ?

Avant, il était plus patient et faisait preuve de plus d'anticipation dans les achats. Aujourd'hui, il n'anticipe rien. Il y a 30 ans, les plus grosse vente d'annexes et de radeaux étaient mars et avril, pour préparer la saison, aujourd'hui, c'est juillet. Au niveau de la fonction de centrale d'achat, il a fallu grimper en stock pour être sur d'approvisionner les magasins.

Comment a changé le profil des franchisés à la tête des magasins d'accastillage ?

Il y a encore 30 ans, quelqu'un pouvait encore ouvrir un magasin avec pas grand chose, peu de connaissances en gestion et de moyens. Les délais de paiement étaient longs. Les quelques créations et les nouveaux profils de repreneurs de magasins sont plutôt des gens, toujours passionnés de nautisme, mais qui arrivent avec une expérience dans les domaines financiers et de gestion. Pour autant, l'esprit AD (Accastillage Diffusion) perdure. Tout le monde a envie de défendre cette marque.

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