Biocomposites : Mer Concept et l'Ifremer valident leur usage en course au large

A travers une étude menée en commun sur un projet de Mini 6,50, Mer Concept et l'Ifremer ont validée théoriquement la pertinence de l'usage de sandwich en fibres naturelles dans la construction de bateaux de course au large. Un travail que nous explique l'ingénieur en matériaux Fanny Ioos.

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Une recherche théorique sur un Mini 6.50 plus durable

Dans le cadre de son activité, la société Mer Concept de François Gabart, consacre une part de son temps à la recherche, notamment dans le but de baisser l'impact environnemental de la navigation et de la course au large. C'est ainsi qu'elle a planché, avec une série de partenaires, les laboratoires de l'Ifremer, le bureau de calcul GSea Sesign, l'architecte Sam Manuard et le spécialiste de l'Analyse de Cycle de Vie ou ACV Quantis, sur la réduction d'mpact d'un Mini 6,50. Fanny Ioos, ingénieur matériaux, nous explique : "On a commencé par faire une analyse d'impact sur la construction du bateau et son usage pendant 2 ans, puis étant donné notre activité, nous nous sommes concentrés sur la construction. En considérant un Mini de série en fibres de verre, les émissions les plus importantes sont dues aux matériaux et aux chutes de production. On a donc regardé les alternatives en termes de matériaux."

Un Mini 6.50 en sandwich lin

Dans son cahier des charges, l'étude souhaitait évidemment que le bateau reste compétitif en course. Il devait donc garder une masse équivalente et les mêmes tenues mécaniques pour que des coureurs puissent l'adopter. Fanny Ioos précise comment le choix des matériaux potentiels a été fait : "Ils devaient être accessibles tant en volume, qu'en coût et en fiabilité. On est ainsi arrivé à des sandwich en fibres de lin ou de bambou, avec des âmes en liège ou en mousse PET recyclée, avec une résine époxy. En termes de résine, nous n'avions pas le recul nécessaire sur la recyclabilité à grande échelle des résines thermoplastiques. La version la plus aboutie est en lin, PET et époxy biosourcée."

Un gain d'émissions mesurable

Le résultat est concluant pour Mer Concept, pour qui ces matériaux peuvent être utilisés de manière pertinente dans la course au large. A performance équivalente, le poids n'augmente que de 4 %. Fanny Ioos ajoute : "C'est dans nos tolérances, réalisable et validé par l'architecte et le bureau de calcul. On estime entre 20 et 25 % la baisse des émissions en CO2 équivalent, mais il est toujours important d'être vigilant avec ces chiffres, car d'autres aspects de l'impact environnemental ne sont pas pris en compte, comme l'eutrophisation des sols ou l'utilisation des métaux rares."

L'étude a donné lieu à la publication d'un article scientifique. Mer Concept souhaite qu'elle bénéficie aux constructeurs et chantiers, qu'elle puisse être une base d'échange pour de l'écoconception. Fanny Ioos conclut : "Notre objectif est qu'elle serve au plus."

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Dominique Montesinos
Dominique Montesinos
Particulièrement intéressant! Où et comment se procurer les spécifications précises et les matériaux cités?
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