Liquidé en mars 2022, Sibiril Technologies, le chantier historique de Carantec, ne va pas totalement tomber dans les oubliettes de l'histoire navale bretonne. Le site de 6 400 m² d'emprise foncière, avec une cale de mise à l'eau directe et trois bâtiments de 940, 580 et 300 m², vient d'être préempté par Morlaix Communauté dans le but de réinstaller des activités en lien avec la mer et nécessitant un accès direct à celle-ci. L'ancien dirigeant du chantier, Georges Sibiril, toujours propriétaire, avait mis en vente l'ensemble de la friche située près de la zone ostréicole du Varquez, courant 2023.

Des installations dès 2024, sauf surprise
Morlaix Communauté s'est en effet décidée à utiliser son droit de préemption, après avoir étudié rapidement la question. Directeur des Affaires économiques de Morlaix Communauté (65 000 habitants), Thierry Le Galliard explique : "C'est un espace rare qu'il faut préserver pour maintenir des activités en lien avec le nautisme ou d'autres activités liées à la mer. Nous dressons un état des lieux et étudions quelques travaux de remise en état, voire de séparation en plusieurs tranches, si nous optons pour plusieurs porteurs de projet. Nous avons déjà des sollicitations. Sauf surprise, de nouvelles activités devraient ainsi être installées dès cette année."
L'entreprise en difficulté travaillait principalement à la réalisation des plus gros canots pour la SNSM, et avait été liquidée faute de repreneur. Tout le matériel du chantier Sibiril Technologies avait été vendu aux enchères en septembre 2022, auprès de 350 personnes physiques et morales.
Un sursaut en 2011… avant de subir la crise
Spécialisé dans le composite depuis 1979 – mais ses racines remontent à la révolution française - le chantier familial Sibiril avait été repris en 2011 par Jean-Pierre Le Goff, le PDG d'Henriot Quimper. Le chantier breton s'était relancé en s'orientant notamment vers la fabrication de bateaux de pêche, atteignant alors l'effectif d'environ vingt personnes. La situation était devenue périlleuse en 2021 en raison de plusieurs facteurs, dont l'impact de la crise sanitaire.