Corinne Reynaud, directrice financière du groupe D-Marin et présidente de D-Marin France, répond aux questions de BoatIndustry sur l'installation d'une filiale française du gestionnaire de ports de plaisance, sa stratégie et son positionnement sur le marché de la plaisance.
Pouvez-vous dresser en quelques chiffres le portrait de D-Marin ?
Le groupe D-Marin a été créé en 2003 et dispose de 20 ans d'expérience dans la gestion portuaire. Le siège de D-Marin est en Grèce. Initialement surtout basés dans l'est de la Méditerranée et dans le Golfe, nous avons récemment ouvert de nouvelles implantations en Italie et en Espagne. D-Marin propose environ 13 000 places de bateaux dans 26 ports de 9 pays. L'entreprise gère 13 chantiers au sein de ces ports pouvant accueillir près de 3 000 bateaux.
D-Marin s'appuie toujours sur les équipes locales. Nous sommes une vingtaine de personnes de 8 nationalités à Athènes pour le management global.
Quel est l'objectif de l'ouverture d'un bureau en France, et pourquoi à Nice ?
Nous sommes déjà présents à San Remo, en Ligurie, en Italie, près de la frontière. La France est une cible stratégique logique à offrir à nos plaisanciers dans notre logique de réseau, où nos plaisanciers ont accès à 7 jours gratuits dans chacun de nos ports dans le cadre du programme Happy Berthday. Le rêve à terme est qu'ils puissent faire le tour de la Méditerranée en passant de port en port dans le réseau. La Côte d'Azur est une évidence pour les escales de nos plaisanciers, et Nice dispose d'un aéroport à proximité ce qui est très important.
D-Marin répond aux appels d'offres en France en Méditerranée, mais regarde aussi en Atlantique et dans le Nord. L'objectif global pour le réseau, dont la France, est d'arriver à 30 ports en 2024. Avec D-Marin France, nous sommes prêts à porter les couleurs, avec déjà un chef de projet développement, un responsable digital et une directrice.
Quel est le positionnement de D-Marin ?
Nous faisons cohabiter tous les types de plaisancier, avec une taille moyenne de bateaux de 14 mètres et plus de 50 % de voiliers dans nos ports. Nous nous définissons comme haut de gamme par le niveau de service, qui est le même, quels que soient le port et le client. Notre objectif est toujours d'apporter des services de haut niveau et de créer une dynamique pour que le port soit un quartier intégré de la ville, qui vive 365 jours par an.
Quels sont les sujets de développement de D-Marin pour son offre portuaire ?
Nous insistons sur le port numérique pour offrir une expérience client sans effort. A travers l'appli D-Marin, on peut réserver et choisir sa place en ligne et effectuer le paiement. Cela permet que les agents soient plus disponibles pour le service au plaisancier. De même les bornes intelligentes permettent de payer directement via un QR code. La start-up Sense for boat, qui fait partie du groupe D-Marin, fournit les capteurs qui permettent une surveillance à distance de son bateau.
Notre engagement porte aussi sur l'environnement et l'économie bleue. Tous nos ports sont pavillons bleus et nous avons 7 Gold Anchors. Nous participons au programme Clean Marinas, travaillons avec les associations et écoles localement, investissons dans la production d'électricité verte pour couvrir nos besoins à terme. Pour promouvoir l'utilisation responsable des ressources, nous collectons déchets et voiles à recycler et avons évidemment une attention particulière pour l'eau. Sur nos chantiers, nous récupérons l'eau pour le post-traitement, mais utilisons aussi l'osmose pour le lavage des bateaux.
Nos ports s'équipent également des bornes de recharge électrique en commençant par les véhicules terrestres et en prévoyant le déploiement pour les bateaux. Nous travaillons aussi à la conversion de nos bateaux de servitude.
