Vous venez de reprendre Heol Composites, avec votre associé Jean-Baptiste Mouton. Quels ont été vos parcours pour arriver à ce choix ?
Jean-Paul Dufau : Nous avons repris Heol Composites ensemble avec Jean-Baptiste Mouton, il y a un mois, le 24 octobre 2017. Nous avons deux parcours très différents. Jean-Baptiste est l'homme de l'art. Il est ingénieur en matériaux composites et a travaillé dans l'aviation, l'industrie, l'éolien, et bien évidemment dans le nautisme. Il sort d'une expérience de 7 ans chez Multiplast où il a notamment été chef de projet sur le multicoque de Gitana. De mon côté, j'ai été responsable financier et manager dans des grands groupes, puis j'ai dirigé plusieurs PMI en Bretagne. Dans un style différent, j'ai déjà goûté au sport de haut niveau en dirigeant un club de football de la Ligue 1, et la place d'Heol Composites dans la course au large me parle. Mon attrait pour les composites vient plus de mes souvenirs de jeunesse, où cela rimait avec Airbus et faire voler des avions. Notre tandem a plu à Laurent Tournier pour assurer le développement de la société qu'il a créé il y a 15 ans, alors qu'il souhaitait poursuivre de nouveau projets personnels.

Appendices construits par Heol Composites
Pouvez-vous nous faire un portrait de l'activité d'Heol Composites aujourd'hui ?
Jean-Paul Dufau : Heol Composites emploie actuellement 10 personnes à Treffléan pour un chiffre d'affaires annuel légèrement supérieur à 2 M€. Nous disposons de plusieurs brevets sur les méthodes de fabrication qui font de nous des spécialistes des pièces creuses en composite, très présentes en course au large, comme les foils sur le Vendée Globe, les Extreme Sailing ou la Coupe de l'America. Nous avons aussi toujours notre gamme d'espars et la nouvelle latte creuse que nous présentions au METS.

Latte creuse Heol Composites
Quelles sont vos ambitions dans le futur pour Heol Composites ?
Jean-Paul Dufau : Notre ADN reste la course au large. Le nautisme représente 70% de notre activité. C'est ce qui fait plaisir à nos employés dans l'atelier et on va continuer à le faire et à bien le faire. Nous allons aussi travailler à transposer encore plus notre savoir-faire sur des niches applicatives dans l'industrie. Nous sommes équipementier de 2nd rang pour Airbus. Le carbone est déjà léger et avec nos technologies creuses, on l'est encore plus. Il y a énormément de choses transposables dans l'industrie.