2020, une saison éprouvante qui laisse entrevoir des belles perspectives pour une clientèle locale

Le magasin de QG Nautic attend ses clients

Alors que la saison nautique 2020 s'achève avec de nombreuses annonces d'annulation de salons, il est précieux d'en profiter pour connaitre le ressenti des professionnels de la distribution et du service de l'industrie nautique sur la période estivale et les perspectives de cette rentrée.

Juste après la sortie de confinement une majorité de professionnels était assez optimiste sur la période d'été laissant entrevoir un niveau d'activité important permettant ainsi de récupérer tout ou partie de la perte d'affaires pendant les presque 3 mois d'activité réduite.

Après s'être entretenu en juin avec 5 professionnels du motonautisme, boatindustry leur a demandé à nouveau leur ressenti.

Une clientèle très locale et un retour au motonautisme populaire.

Habitué à travailler pour une clientèle internationale et bien aisée, Jean-Marc Graglia (Marine Moteurs Côte d'Azur) précise d'entrée que la saison estivale a été calme puis affirme : "les loueurs de petits bateaux ont très bien travaillé, il y a du monde sur l'eau. Le confinement a permis aux propriétaires de vieux bateaux de les réparer. En revanche, la clientèle qui correspond à Marine Moteurs Côte d'Azur est absente. Les bateaux que nous avons l'habitude d'entretenir en 40 et 60 pieds ne naviguent pas, ni les annexes de yachts, ni les gros yachts de charter".

Les produits étant de plus en plus fiables avec des entretiens de plus en plus espacés, et, même si le dirigeant confirme que les bateaux ont quitté les hangars pour être mis à l'eau, peu ont réellement naviguer ce qui rend soucieux Jean-Marc Graglia pour son activité hivernale et conclut : "l'hiver va être très tout aussi calme".

Une saison de belle tenue et carnet de commandes rassurant

QG Nautic en Haute-Normandie
QG Nautic en Haute-Normandie

Beaucoup plus au nord en Haute-Normandie, Quentin Grémare de QG Nautic que nous avions quitté avec ses soucis de délai pour livrer les 15 bateaux avant les vacances d'été annonce fièrement : "Nous avons tenu les délais, les clients sont ravis et la météo est toujours là. Ça navigue et finalement nous avons comblé le retard."

Dans la gestion des urgences d'été, certains entretiens de bateaux ont été reportés à cet automne par manque de capacité, ces bateaux étant entretenu régulièrement, les risques de désordres sont très limités. Quentin Grémare confirme la bonne tenue de la saison 2020 malgré quelques indisponibilités en fin d'été et se félicite d'avoir un carnet de commandes qui laisse entrevoir un bon niveau de vente sans compter les perspectives à venir. Pour finir le dirigeant note que depuis la crise sanitaire "J'ai impression de retrouver une clientèle pour des bateaux à un budget inférieur à 50 000 €, l'avenir est plutôt positif".

Un personnel au bord de la rupture

José Nautic
José Nautic

Autre son de cloche en Languedoc et Charente nos 2 entrepreneurs : Jean-Louis Metge (Sud Yachting) et José Nadau (José Nautic) confirment eux aussi ne pas avoir passé un mauvais été en termes d'affaire, mais constatent une fatigue physique et psychologique générale liée à cette période qui aura marqué les esprits.

Jean-Louis Metge constate "On fait aller, on essaye de survivre, mais on aura fait une saison convenable à 9 mois au lieu de 12 dans un rare état de fatigue".

José Nadau à son bureau
José Nadau à son bureau

Du côté de José Nadau comme une majorité de professionnels, le manque à gagner du confinement a été récupéré pour finir avec une très légère diminution d'activité : "il a fallu beaucoup travailler pour réaliser en 3 mois 5 mois d'activité", et ajoute : "nous avons été obligés de refuser des clients."

Du côté sud Bretagne à Vannes, "MMG devrait clôturer son année fiscale fin septembre avec une baisse de 5% ce qui n'est pas mal", constate Hervé Corbel et comme ses confrères, pour éviter que tout le monde craque dans l'équipe, "on a été obligé de donner des vacances à tout le monde."

Un portefeuille de commande, absence de Salons et rupture d'approvisionnement à gérer

Jean-Louis Metge confirme posséder déjà un portefeuille de commande pour cette nouvelle saison et estime : "l'annulation des salons va faire venir les clients et prospects en magasin, donc j'ai beaucoup travaillé avec mes partenaires pour bénéficier de conditions et être en mesure de présenter une large gamme de produits. Si nous n'avons pas de produit à présenter, il vaut mieux fermer !".

Si en période de confinement, les livraisons étaient aléatoires à cause du rythme des transporteurs, ce qui n'est plus le cas actuellement, José Nadau ajoute "Nous souffrons à nouveau de rupture, j'ai l'impression que les équipements dans leurs généralités encaissent les arrêts de production liés au confinement."

Quant à Hervé Corbel : "comme nous avons pris du retard sur certains montages, nous possédons un beau carnet de commandes pour les mois à venir"» et se veut optimiste pour la saison 2021, car après cet épisode de crise sanitaire et économique, une grande majorité de personnes veut en profiter, un client s'est confié : « depuis le temps que je veux un bateau, le Covid m'a fait décider. »

Des perceptives intéressantes 

De façon générale, le marché s'est maintenu dans les zones géographiques où les plaisanciers sont principalement des locaux, des perspectives pour 2021 semblent très correctes malgré l'annulation des salons

La bataille pour la saison 2021 risque d'être la capacité des fournisseurs à livrer les commandes dans une industrie nautique où la production est mondialisée.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...