Nautic : "Il faut une synergie de construction collective du salon"

Après l'annonce de la fin du Nautic dans sa version actuelle et son absence en 2023, nous avons interrogé l'organisateur Nautic Festival pour préciser le contour du futur salon nautique attendu en 2024, le processus qui a mené à ce choix et celui de la nouvelle date en octobre.

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Un constat partagé

Les difficultés du Nautic de Paris étaient observées depuis plusieurs années, mais les discussions n'avaient jamais été faites au grand jour jusqu'à l'édition 2022, à la suite de laquelle la Fédération des Industries Nautiques et sa filiale dédiée aux salons Nautic Festival, a lancé une consultation. Son président, Fabien Métayer, a pu dresser le bilan avec les professionnels au début de l'année 2023. "De mi-janvier à mi-février, nous avons mené 18 ateliers avec 251 inscrits. Ils étaient ouverts à tous les professionnels, exposants récents ou non, répartis par métiers. Nous savions que les prises de position pouvaient être différentes selon les métiers. Sur une durée de 2 heures, nous partagions un diagnostic pendant 45 minutes, avant de dresser des pistes pendant 1 heure et quart environ. Notre bilan des forces et faiblesses a été validé par les participants, qui votaient. Il n'y a qu'une personne qui ne l'a pas voté."

Le taux de participation des exposants au processus reste faible, de 68 % si l'on retient le nombre annoncé de 650 exposants au Nautic 2022.

De grosses lacunes

Au titre des forces, Nautic Festival retient la notoriété du salon et sa résilience, mais convient d'une liste de faiblesses : l'effritement du visitorat et des exposants, divisé par 2 depuis 2008, l'international, le coût du salon lié à la vie parisienne et à l'espace de la porte de Versailles, sa longueur, le faible accompagnement des collectivités, l'absence de stratégie digitale. Il voit également, à la fois comme menace et comme opportunité, le contexte environnemental. Les crises multiples sont aussi un frein possible.

Une cible encore floue

L'organisateur a ensuite cherché à répondre avec les professionnels à 4 questions : pour qui fait-on le Nautic ? Comment ? Où et quand ? De quelle durée et à quelle fréquence ?

Les réponses sont là moins assurées, concède Fabien Métayer. "La cible est très diffuse. Les exposants ne viennent pas chercher la même chose, notamment entre les métiers, certains plus du BtoB, d'autres plus du BtoC. Les constructeurs expliquent qu'ils ne voient la majorité de leurs clients franciliens qu'à Paris. Ce qui est clair c'est qu'il n'y aura pas d'espace dédié uniquement au BtoB dans le salon. Pour le comment, personne n'a dit qu'il fallait faire disparaître le Nautic, mais face à l'effet déceptif des dernières éditions, la condition sine qua non et de faire quelque chose de radicalement différent."

Une date difficile à trouver

Le calendrier des salons nautiques risque d'être bousculé si le nouvel événement parisien colle aux annonces de ce 21 mars 2023. En effet, Nautic Festival souhaite qu'il se tienne à la mi-octobre, pour profiter de possibilités en extérieur. Si la proximité avec les dates du Grand Pavois, qui pâtit déjà souvent de la météo, ne semble pas poser de problème à l'organisateur, il concède un potentiel conflit de date avec Barcelone, mais les places automnales sont rares. "Pour l'équipement et le négoce, le printemps était inenvisageable, avec la préparation des bateaux et les salons locaux."

Enfin, la durée plus courte, de 6 jours dont un week-end, probablement du mardi au dimanche, faisait consensus, avec une fréquence plutôt annuelle.

Entre outdoor et digital

Avec les nouvelles dates, Nautic Festival veut s'implanter en bord de Seine, pour offrir une partie extérieure et à flot, mais l'organisateur se garde de trop de précisions. "Il faut d'abord finaliser des accords avec les partenaires. On veut pouvoir immerger des bateaux et faire quelques essais selon la zone où nous serons. On veut aussi reprendre la main sur la ligne éditoriale du salon, avec des conférences et des ateliers et pour cela reprendre ce que l'on avait fait pour le Virtual Nautic, pour créer l'offre ensemble. Il faut une synergie de construction collective du salon. Nautic Festival était rendu à une position impossible quand 2 mois avant, on ne savait pas qui venait et avec quoi."

Pour construire cette nouvelle offre, Nautic Festival a remanié ces équipes, avec notamment le départ du commissaire général Alain Pichavant. Il compte revoir son organisation en profondeur. "Nous avons dû faire des choix, avec des frais de structures importants. Nous devons regarder pour nous réorganiser avec des partenaires. Ce n'est pas notre métier de créer un parcours digital , et c'est par exemple un axe fort. Nous devons faire un saut qualitatif et en termes de compétences."

Reste aujourd'hui à connaître plus précisément le lieu pour imaginer le vrai contenu du futur Nautic.

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