Au Tribunal de commerce de la Rochelle, la tendance reste complexe pour la filière nautique

Fin septembre 2024, le Tribunal de Commerce de la Rochelle a publié son rapport trimestriel, confirmant que le nautisme traverse une période délicate. Mais il apporte quelques nuances concernant l'impact de cette baisse de marché sur l'ensemble de la filière.

Un phénomène en hausse à l'échelle nationale

Dans son rapport du troisième trimestre 2024, l'AGS, le régime de garantie des salaires, confirme les difficultés observées au premier semestre 2024. Le nombre de bénéficiaires de la garantie AGS affiche une progression de 23% par rapport à 2023, ce qui représente 91 000 salariés sur tout le territoire, et tous secteurs confondus.

Avant la pandémie du Covid 19, le nombre de défaillances d'entreprises se situait entre 55 000 et 60 000 par an. Pendant la crise sanitaire, les aides gouvernementales ont permis de réduire ce chiffre à environ 40 000 défaillances annuelles.

Néanmoins, l'arrêt de ces aides d'Etat, qui ont permis de maintenir à flots un grand nombre de structures, va entrainer la mise en difficultés d'environ 10 000 entreprises, qui ne sont plus en mesure de faire face à leurs obligations.

Le nautisme suscite des inquiétudes

En Nouvelle-Aquitaine, l'industrie nautique et naval emplois 8 500 salariés, dont une majorité en Charente-Maritime. Et comme le précise Alain Bauchet, le président du tribunal de commerce de la Rochelle, le nautisme n'est pas épargné :

"Le secteur du nautisme est source d'inquiétudes, étant donné que les carnets de commande ont grandement diminué"

En nuançant tout de même que cette tendance n'était pas généralisée à l'ensemble de l'industrie du nautisme. Cette inquiétude est loin de concerner tout le secteur, qui est composé d'une multitude d'entreprises aux profils variés opérant souvent sur des marchés de niche.

Depuis le début de l'année 2024, huit entreprises du nautisme dépendant du tribunal de commerce de la Rochelle ont eu recours au chômage partiel, ce qui représente environ 300 salariés.

Certains corps de métiers épargnés

Si les grands sites industriels et les starts up doivent être source de vigilance, plusieurs chantiers maintiennent des carnets de commandes pleins avec des délais pouvant dépasser les 24 mois.

Guerre du Golfe en 1991, éclatement de la bulle internet en 2001, crise des subprimes en 2007 : le nautisme a toujours connu des variations de marché cycliques liées au contexte économique mondial. La FIN estime une baisse de 23% sur 2023-2024 des immatriculations de bateaux neufs. Si cet indicateur est effectivement inquiétant, il ne touche pas directement certains corps du métiers liés au nautisme.

S'il ne faut pas se voiler la face, et accepter que plusieurs acteurs de la filière vont mettre la clé sous la porte, cette baisse du marché sera peut-être l'occasion de revoir et d'améliorer certaines pratiques de notre secteur d'activités.

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