Compositeworks, inquiétudes face à l'arrivée éventuelle de Blohm+Voss

Le chantier Compositeworks s'inquiète face aux rumeurs d'attribution de la grande forme de La Ciotat au chantier allemand Blohm+Voss, au détriment des acteurs locaux.

Appel à projet de la SEMIDEP

La SEMIDEP, société d'économie mixte, en charge du développement des chantiers navals de La Ciotat a lancé un appel à projet pour l'exploitation de la grande forme de La Ciotat dans les trois prochaines années. Déjà utilisateur depuis plus de dix ans, le chantier ciotaden Compositeworks, spécialisé dans le superyacht, est candidat, ainsi que plusieurs autres sociétés, comme Monaco Marine et l'allemand Blohm+Voss.

Blohm & Voss, un poids lourd du yacht, en difficulté

Dans un communiqué de presse, l'anglais Ben Mennem, président fondateur de Compositeworks, s'alarme de la rumeur qui court, selon laquelle l'entreprise allemande Blohm+Voss l'emporterait : "Bien que Blohm+Voss soit un grand nom de la construction de bateaux commerciaux et militaires, la société- qui a été rachetée en janvier 2012 par un fonds d'investissement anglais, Star Capital, puis revendue en février 2016 à une holding financière hollandaise- a vu les performances de son activité yachting chuter avec des pertes cumulées de 16 millions d'euros sur les 3 dernières années (Source : Dun & Bradstreet). Aucun bateau n'a été construit ou commandé depuis son rachat et 120 de ses salariés allemands sont aujourd'hui inquiets pour leur emploi. Selon le Financial Times, Star Capital aurait même annoncé vouloir revendre la société dès son acquisition."

Développement ou déménagement

Ben Mennem tire la sonnette d'alarme. Etant donnés les besoins en infrastructure de l'entreprise, elle se verrait obligée de déménager si elle n'était pas retenue : "Après 20 ans d'investissement sur ce site et de relation de confiance avec la Semidep, nous vivrions ce choix comme une trahison, une amputation de notre activité et un coup d'arrêt à tous nos projets de développement à la Ciotat. Compositeworks s'engage à avoir une occupation maximale de la grande forme, avec un investissement mobilisable de 3,4 millions d'euros à 3 ans et 20 millions à 5 ans, et 400 emplois directs indirects prévus (dont 80 postes pour le retour à l'emploi) dans les 3 années à venir. Un espace indispensable à Compositeworks qui manque déjà d'espace et serait, sinon, obligé de partir se développer en dehors du territoire métropolitain. "

Réponse de la SEMIDEP le 29 juin

La commission rendra son verdict le 29 juin. En attendant, elle s'étonne du communiqué de Compositeworks et assure qu'aucune décision n'est encore prise.

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