Les clubs nautiques marseillais inquiets pour l'avenir

Vieux-Port de Marseille © Tiia Monto

Les délégations de service public attribuées aux clubs nautiques marseillais font l'objet d'un nouveau marché. Les associations s'inquiètent de l'arrivée possible de sociétés privées et des conséquences sur la vie nautique phocéenne.

4 nouvelles DSP

La gestion des ports de plaisance marseillais fait l'objet depuis de nombreuses années d'une délégation de service public (DSP) sur 3 zones du Vieux-Port et de la Pointe Rouge, attribuées aux clubs nautiques historiques. Les autres places de port sont en gestion publique directe. Après un redécoupage en quatre périmètres correspondant aux principaux clubs que sont le Cercle nautique et touristique du Lacydon (CNTL), l'Union nautique marseillaise (UNM), la Société nautique de Marseille (SNM) et le Yachting Club Pointe-Rouge (YCPR), le marché qui devait être renouvelé initialement au 1er janvier 2017 le sera normalement en juin 2018. Sur un total de 3200 anneaux dans le Vieux Port et 1200 à la Pointe Rouge, 2536 sont soumis à la DSP.

La CCI en embuscade

Alors que tous les clubs ont évidemment déposé un dossier à la Métropole d'Aix-Marseille pour le renouvellement de leur DSP, la CCI Marseille Provence serait, elle-aussi ,sur les rangs pour chacun des 4 marchés. Cette possible arrivée d'un acteur privé inquiète Michel Lamberti, président de la Fédération des sociétés nautiques des Bouches-du-Rhône (FSN13). " On ne rejette pas les professionnels, mais on a vu l'exemple de Cassis où l'arrivée d'un opérateur privé a provoqué la disparition des clubs nautiques sur le port de plaisance."

Nettoyage du Vieux-Port de Marseille par les clubs nautiques - Crédits : Yohan Brandt

Une spécificité marseillaise

Le président du FSN13 voit dans le modèle de gestion marseillais actuel un atout pour la vie du port de plaisance, particulièrement adapté à la cité phocéenne. " Ce n'est pas pour faire encore état d'un particularisme marseillais, mais ici, nous avons principalement des plaisanciers locaux. Ce n'est pas le cas partout en Méditerranée, où beaucoup de ports accueillent surtout des propriétaires de bateaux étrangers, venus d'Europe du Nord. Le Vieux Port est une machine à fabriquer du lien social, avec beaucoup d'activité et de bénévolat à travers les 100 jours de régate par an. Demain, cela peut disparaître très rapidement. Alors, même si le modèle de gestion par une CCI fonctionne ailleurs, pourquoi n'aurions-nous pas un modèle différent ?" Les plaisanciers devraient être fixés courant 2018.

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