Au-delà des salons nautiques, que propose la filière pour la relance de la plaisance ?

Visiteurs au Cannes Yachting Festival

Annulation ou maintien, les salons cristallisent les craintes de la Fédération des Industries Nautiques. Au coeur de la tempête économique, peu d'autres actions semblent à l'agenda de l'association patronale de la filière plaisance.

L'annulation des salons d'automne : menace sur la filière nautique

Le sujet a constitué le cœur de la conférence de presse de rentrée de la Fédération des Industries Nautiques (FIN) : l'annulation des salons nautiques de Cannes et La Rochelle et la tenue du futur Nautic de Paris. L'importance de ces événements pour la filière est un constat partagé par tous. Stéphan Constance, vice-président de la FIN, rappelle leur rôle. "Les salons d'automne représentent 70% des ventes, entre origination des ventes et contrats spots sur le salon. La filière peut survivre à ces annulations, mais c'est tout de même une menace qui s'ajoute aux nuages qui s'accumulent sur celle-ci."

Dans une distinction entre l'annulation du Grand Pavois de La Rochelle qualifiée "d'inévitable" et celle du Cannes Yachting Festival résumée à un "gâchis", la FIN met en accusation Reed Expo, organisateur de l'événement cannois, tout en assurant pourtant se garder de "surajouter à la polémique" démarrée depuis fin août 2020. (NDLR : la Fédération des Industries Nautiques et Reed Expo sont en procédure judiciaire pour l'organisation du Cannes Yachting Festival).

Conférence de presse de la Fédération des Industries Nautiques
Conférence de presse de la Fédération des Industries Nautiques

Le Nautic, prochain amer de la saison 2020

La FIN, organisatrice du Nautic de Paris, mise sur son salon pour redonner de l'élan à la filière. "Dans le contexte, la bonne tenue du salon de Paris est très importante. Il pourrait être le seul de l'année en 2020. Ce n'est pas simple, mais pas non plus inaccessible" insiste Yves Lyon-Caen, président de la FIN. 3 axes de travail sur le sujet(identiques à ceux revendiqués par les salons annulés en septembre) sont énumérés : le partage des contraintes et des possibilités par un travail en partenariat avec les autorités en amont du salon, considérer chaque hall comme un site séparé avec une jauge propre, suivre les déplacements et le nombre des visiteurs en temps réel.

Une réunion à haut-niveau avec l'Etat est annoncée pour le 25 septembre, avant une décision finale le 5 ou 6 octobre. La part des revenus des salons dans les budgets de la FIN rend le sujet particulièrement important. Interrogé sur l'impact de la perte des royalties versés par Reed Expo pour la tenue du Cannes Yachting Festival, Stephan Constance rappelle que ces scenarii ont été "travaillés et anticipés."

Stand du Nautic 2019
Stand du Nautic 2019

Peu de perspectives industrielles

Le travail de projection s'avère difficile pour la FIN. "L'exercice est difficile à l'échelle des aléas qui pèsent sur l'environnement. Avec l'annulation des salons, nous avons perdu des repères qui servent à anticiper les volumes de production industrielle" explique son président. Les phénomènes de changement de pratique du nautisme et de "mouvement vers la mer" suite au Covid sont difficilement quantifiables pour le moment, tandis que la crise du tourisme impacte les secteurs de la location de bateaux et du charter lointain. Des hypothèses de 20 à 30% de baisse d'activité sont néanmoins évoquées.

Anticiper les effets sur l'emploi semble prématuré au président de la FIN. Son vice-président, Stéphan Constance rappelle le précédent de 2008 au cours duquel la baisse d'activité de 50% n'avait heureusement pas eu des conséquences proportionnelles en terme de licenciement. L'intérim a déjà servi d'amortisseur aux entreprises de la crise au printemps.

Face à cela, l'association ne propose pas d'actions concrètes à ce stade. Seul le plan de relance économique national est évoqué, à travers le chômage partiel de longue durée et les mesures de soutien au développement durable et à l'innovation. "Son impact sera probablement peu sensible à court terme. 2021 est déjà écrit" craint pourtant Yves Lyon-Caen.

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