Recentrage réussi sur le marché du catamaran de propriétaire
En difficulté au printemps 2020, le chantier naval Nautitech Catamarans avait annoncé un changement de stratégie commercial, accompagné d'un plan de sauvegarde de l'emploi, supprimant l'une de ses 2 lignes de production. En décembre 2020, le carnet de commande de constructeur de multicoque est plein jusqu'en 2022, avec une production annuelle d'une quarantaine de bateaux dans la nouvelle configuration industrielle et sociale contre 70 au plus fort historique du chantier. Pour son directeur, Gildas Le Masson, la dynamique des premiers chiffres sur le marché des propriétaires, en croissance de 10%, justifie ces choix, malgré leur coût social. "Au plus fort, à la fin 2019, la location a représenté 50% des bateaux livrés par Nautitech. Mais l'attractivité de Nautitech sur le marché de la location était surtout lié à la pénurie de catamarans en production, une sorte d'effet d'aubaine. Lorsque cela a baissé, on a pu s'apercevoir dans nos discussions avec les intervenants que l'on était pas victime d'un désamour, mais nos bateaux pensés pour des propriétaires n'avaient pas le même retour sur investissement pour les loueurs que ceux des grands concurrents. La Covid-19 a accéléré le phénomène. Face à cela, pour rester dans la location, il y avait 2 approches : modifier nos produits pour toucher le cœur du marché ou continuer cette sorte de grand écart. Nous avons décidé de nous recentrer sur ce qui a fait le succès de Nautitech : les propriétaires. La croissance de 10% sur le marché des propriétaires montre la qualité de notre feuille de route. Travailler aujourd'hui sur le carnet de commande 2022 est un message positif" explique-t-il.
Une production de bateau moins impactée que prévue
Comme l'ensemble de la filière plaisance, Nautitech Catamarans a été moins impacté par la crise économique liée à la Covid-19 que prévu. Les conséquences du plan social ont pu être atténuées, tout en maintenant le redimensionnement industriel. "En adressant plus que 50% du marché (NDLR ; part des propriétaires dans le multicoque), il y a forcément une évolution du nombre de bateaux à produire et donc une réorganisation de la société. Mais avec un outil industriel qui peut faire beaucoup plus, cela nous rend très agile pour adresser les demandes. L'activité partielle de longue durée (NDLR : prévue pour 20 salariés, les 26 autres touchés par le PSE faisant l'objet d'un licenciement avec reclassement externe) a été très peu utilisée, ce qui est très positif, car nous avions été prudent sur les effets de la Covid-19." conclut Gildas Le Masson
