Reprendre un chantier naval sur le bassin d'Arcachon
Sébastien Winter et sa compagne ont le profil classique du nouvel entrant dans la filière nautique. Après 15 ans dans des directions commerciale et opérationnelle dans le secteur du tourisme et de la restauration collective, le couple souhaite quitter la région parisienne et rejoindre un secteur passion. "Je suis normand d'origine et j'ai grandi au bord de la mer. J'ai toujours fait du bateau. Après des vacances sur le bord du bassin en 2015, nous sommes tombés amoureux du lieu. Il y a 2 ans, j'ai monté une petite structure pour louer mon bateau que j'avais acquis au Cap Ferret. C'était une activité complémentaire et une façon de mettre un pied dans le nautisme. Maintenant, nous souhaitons nous installer et reprendre idéalement un chantier de vente et d'entretien de bateaux ou un chantier construisant de petits bateaux" explique l'entrepreneur.
Un vivier d'entreprises nautiques important
Pour mener à bien ce projet, Sébastien Winter a quitté son emploi et suivi une formation auprès du CRA sur la reprise d'entreprise. Il a ensuite réalisé une fiche de cadrage du projet. "Il y a déjà pléthore d'offre et c'est pourquoi l'on veut s'appuyer sur une structure existante. L'idée est aussi de faire perdurer le savoir-faire et l'emploi local" indique le repreneur potentiel. Dans ses recherches statistiques, il a identifié pas moins de 158 entreprises dans la zone du bassin disposant d'un code NAF lié à la plaisance.
Des entreprises de la plaisance pas officiellement sur le marché
En plusieurs mois de démarche, le candidat à la reprise n'a pu étudier que 2 dossiers. La première entreprise, peu viable et en grande difficulté nécessitait de forts investissements pour éponger les dettes, tandis que la forte personnalisation de la seconde pouvait rendre la transmission délicate. "La problématique est que le marché ouvert de la cession dans le nautisme est quasi nul. Mais, il y a un marché caché. Pourtant, il faut réussir à trouver écho auprès de ces futurs cédants, pas encore officiels. La moyenne d'âge des gérants est de 54 ans sur le bassin. Sachant qu'il faut 6 ans pour bien préparer une cession, on est en plein dans le marché caché" témoigne Sébastien Winter.
Un financement peu complexe
Bonne nouvelle parmi ces difficultés, la bonne santé du secteur semble rendre les banques confiantes. "Le financement auprès des banques n'est pas un sujet, et en cas de besoin un gros fond d'investissement est prêt à nous suivre'" se réjouit l'entrepreneur.
L'exemple d'Arcachon est comparable à beaucoup d'autres sites du littoral. Il amène à réfléchir à la fluidification de ces transactions pour anticiper l'avenir de la filière. Nous suivrons Sébastien Winter dans ses démarches pour illustrer ce parcours de repreneur et les solutions mises en œuvre.