Une grève longue chez Fountaine-Pajot
Les usines charentaises du chantier naval Fountaine-Pajot sont le terrain d'un conflit social depuis le 3 décembre 2021. Lancé par l'intersyndicale CGT-FO-CFDT, le mouvement porte sur des revendications salariales. Au plus fort du mouvement, les syndicats affirment avoir atteint jusqu'à 75 % de mobilisation. Si la CFDT a quitté le mouvement, FO et la CGT continuent leur appel à la grève. Le chantier Dufour, également membre du groupe Fountaine-Pajot n'est pas touché par le mouvement, bien que les syndicats y apportent leur soutien. Les négociations bloquent pour le moment, dans l'attente d'une réunion prévue mercredi 15 décembre. Les salariés demandent une augmentation horaire de 1,20 € brut, tandis que la direction propose une augmentation de 3 % "ce qui ne fait que 31 centimes horaire pour les bas salaires" souligne la CGT.
Une hausse des salaires dans la durée
Pour le délégué syndical CGT Robert Colin, le mouvement de 2021 est à comprendre dans la durée. "La situation remonte à 2003, où nous avions signé un accord d'intéressement. À l'époque, nous demandions plutôt un 13e mois, mais la direction disait que l'intéressement serait plus favorable au salarié. En effet, à part en 2010, cela a toujours dégagé plus qu'un 13e mois. Mais cela n'entre pas dans les cotisations et dans le calcul des retraites et ce n'est pas pris en compte par les banques. En 2021, le prix de la vie a augmenté. Les anciens se rendent comptent qu'avec un salaire de 1200 ou 1300€, ils n'auront que 900 à 1000€ de retraite. Les jeunes doivent s'installer en 3e ou 4e couronne avec les prix de l'immobilier à La Rochelle. Cela fait du déplacement avec un coût financier et pour l'environnement. Aujourd'hui, la direction a une position dogmatique en disant que l'intéressement représentera 3 à 4 salaires."
Pour asseoir ses revendications, l'élu syndical rappelle les résultats exceptionnels du groupe Fountaine-Pajot en 2021, avec une forte augmentation de la trésorerie et en parallèle, une baisse de masse salariale pendant la pandémie.
De son côté, la direction du groupe Fountaine-Pajot n'a pas souhaité s'exprimer avant l'issue de la prochaine réunion.
