Interview / Cannes Yachting Festival : "On a retrouvé les niveaux de 2019, contrairement à d'autres"

Sylvie Ernoult

Sylvie Ernoult fait le point de l'édition 2022 du Cannes Yachting Festival avec BoatIndustry. Entre consolidation et amélioration qualitative, elle évoque aussi l'accompagnement des nécessaires changements de la plaisance.

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Fréquentation et nombre de bateaux stable

A quelques semaines de la clôture de l'édition 2022 salon nautique cannois, la commissaire du Cannes Yachting Festival, Sylvie Ernoult, affiche sa satisfaction. Le nombre de bateaux inscrits, 650, est stable, et celui des exposants également. Il en va de même pour le nombre de visiteurs, qui s'établit à 54 000, identique à 2019 et légèrement inférieur de 400 personnes par rapport à 2021.

La commissaire détaille : "Il est toujours difficile de savoir quelques jours après le salon le nombre de bateaux exposés réellement, car il y a toujours des "no show" dans notre industrie, où l'on finit les bateaux neufs pour cannes. Il y en avait peut être un peu plus cette année, en raison des problèmes d'approvisionnement que l'on connaît tous. On a retrouvé les niveaux de 2019, contrairement à d'autres secteurs comme on le voit bien chez RX (NDLR : la société organisatrice, spécialiste des salons dans le monde). Et il y a une vraie progression qualitative, comme le traduit le nombre toujours croissant d'avant-première."

Des voiliers toujours plus grands
Des voiliers toujours plus grands

Une clientèle internationale de retour

Si le salon ne peut livrer de statistiques sur l'origine des visiteurs, Sylvie Ernoult affirme que le visitorat étranger lointain a fait son retour en 2022 sur les quais du salon de Cannes : "Les étrangers, notamment américains ou du Moyen-Orient étaient là, des visiteurs qualitatifs et qui achètent. Quant aux effets des sanctions contre la Russie, nous sommes assez peu touchés. Nous avons appliqué les choix et l'éthique de RX de refuser les exposants russes, qui sont en général peu nombreux. Pour le visitorat, on ne peut pas vraiment le savoir. Mais Monaco est probablement plus impacté que nous."

Accompagner les évolutions de la plaisance

A la sortie d'un été caniculaire et dans un contexte de pénurie d'eau, la question environnementale ne pouvait être éludée. L'organisateur affirme avoir fait son maximum pour passer les messages et faire évoluer sa propre façon de travailler : "Je pense que des efforts ont été faits. Concernant l'eau et l'interdiction de lavage des bateaux, j'ai eu des appels de grands patrons de chantiers pour me demander si je pouvais les autoriser à laver leurs bateaux. Je leur ai rappelé que c'était la loi et une décision de l'Etat, qu'ils devaient la respecter. Comme je l'ai dit aux équipages : un bateau pas lavé c'est un problème. Si tous ne sont pas lavés les uns à côté des autres, ce n'est plus un problème. De notre côté, on continue à réduire les papiers en supprimant entièrement la billetterie et les plans, on réduit les surfaces de moquettes, sans pouvoir totalement la supprimer dans des zones portuaires pas toujours planes. Les ports ont des labels écologiques que nous devons respecter avec eux."

Mise en avant de l'électrique
Mise en avant de l'électrique

Plus largement, la commissaire du Cannes Yachting Festival voit son rôle dans la transition de la plaisance comme celui d'un catalyseur. Assumant de représenter l'industrie avec des bateaux parfois surmotorisés, mais en mettant en avant quand elle le peut les innovations. "On est représentatifs de l'industrie. Notre rôle est de l'accompagner dans son évolution et de la booster si on peut. On accompagne nos clients, comme avec l'espace bateau électrique. Même s'il n'y en a que 12, on les mets en avant. C'est notre rôle dans cette nécessaire transition."

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