Vers une filière de déconstruction nautique aux Antilles grâce à Irma ?

Déconstruction de bateau

De retour de Saint-Martin, Guillaume Arnauld des Lions, délégué général adjoint de la Fédération des Industries Nautiques, expose à BoatIndustry, les jalons posés pour une filière durable de déconstruction des bateaux de plaisance aux Antilles.

Une catastrophe à transformer en opportunité

Guillaume Arnauld des Lions, s'est rendu à Saint-Martin dans le cadre de la mission d'évaluation lancée par la Fédération des Industries Nautiques pour évaluer la situation de la filière après le passage du cyclone Irma. Si la compilation des données sur les dégâts et les besoins urgents ont été la priorité, il ne s'est pas contenté du court terme et entamé une démarche sur la mise en place d'une filière de déconstruction des bateaux de plaisance. " Il va y avoir des épaves à traiter rapidement, mais la mise en place d'une vraie filière locale de déconstruction à l'échelle de l'arc antillais est un enjeu qui va au-delà de la gestion post-cyclone. Elle permettrait aussi de traiter les bateaux qui sortent de flotte localement. Nous avons pour cela commencé un audit sur le nombre de bateaux à traiter en dehors du contexte cyclonique."

Epaves à Saint-Martin

Lister les opérateurs et les accompagner

Lors de sa mission, Guillaume Arnauld des Lions a pris contact avec l'ensemble des sites de traitement des déchets agréés, à même de déconstruire des bateaux, à Saint-Martin, mais également en Guadeloupe et en Martinique. Il ainsi pu constater que Verde, en charge de la gestion des déchets de Saint-Martin, s'est équipé d'un broyeur lui permettant de traiter les grandes pièces provenant des bateaux.

Déconstruction de bateau chez D3EPACA en métropole

Une fois identifiées, les sociétés vont bénéficier d'un accompagnement de l'APER, organisme lancé par la FIN dans le but de devenir l'éco-organisme en charge de la filière REP de déconstruction dans le nautisme. Elles seront conseillées sur les normes à respecter, les équipements nécessaires et pourront devenir agréées par l'APER. Elles bénéficieront alors du réseau de l'APER, comme la tentaine de sites agréés en métropole. L'association redirige actuellement entre 3 et 10 demandes de déconstruction quotidiennement vers son réseau agréé.

Pour citer un proverbe populaire, on peut penser que " à quelque chose, malheur est bon !" On peut espérer que le cyclone Irma fasse naître une démarche écologique vertueuse dans le nautisme antillais.

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