Vous venez de reprendre le chantier Archambault by BG Race. Quel a été votre parcours avant d'arriver à cette décision ?
Jean-Charles Thomas : J'ai toujours été un passionné de voile. Mon passé professionnel n'a lui rien à voir avec le nautisme. J'ai un passé industriel. Après une école de commerce et un MBA aux Etats-Unis, j'ai travaillé dans l'industrie manufacturière et l'automobile, pour des sociétés comme Safran. Mon dernier poste est celui de Directeur Général de Jenoptik France, une société de métrologie industrielle employant jusqu'à 140 personnes dans l'Hexagone. Arrivant à un tournant de ma vie professionnelle, je souhaitais associer ma passion pour la voile et mon activité. La proposition de reprise de Louis Burton arrivait donc au bon moment et nous avons pu signer mardi denier, 31 octobre 2017.
Comment cela s'articule-t-il avec l'écurie BG Race ?
Jean-Charles Thomas : Je ne reprends que le chantier Archambault by BG Race. L'écurie de course reste indépendante et change de nom pour devenir BE Racing. En revanche, Louis Burton reste associé dans le chantier et je crois que c'est ce qui l'a séduit dans la solution que je lui proposais. Il m'apportera son expertise de la voile, tout en pouvant se consacrer pleinement à sa carrière de skipper et à son nouveau bateau qui le nécessite !
Comment cela va-t-il se passer pour le nom Archambault by BG Race et le personnel ?
Jean-Charles Thomas : Nous conservons le personnel. L'effectif reste de 7 personnes. Ma femme et moi remplaçons Louis Burton et Servane Escoffier.
Concernant le nom, il n'y a pas de décision de changement aujourd'hui. On va chercher à surfer sur la marque Archambault qui bénéficie d'une belle image en France et à l'international. Quant à by BG Race, cela fait le lien avec l'écurie et l'on va le garder, au moins pour l'instant.
Quels sont vos projets industriels?
Jean-Charles Thomas : Il y a 3 grands axes de travail :
Le premier est commercial. Nous allons redéployer la marque avec pour objectif un rayonnement international. Suite à des aléas avec les agents et les distributeurs, le réseau était devenu inexistant. Nous serons également présents au Nautic 2017 en décembre. Cet effort commercial doit apporter des commandes qui permettront de développer la fabrication à Saint-Malo.
Le deuxième axe est industriel. Avant d'engager des investissements lourds, nous externaliserons une partie de la production pour être réactifs. Le travail réalisé avec le chantier espagnol MMW pour le dernier Tizh 40 nous satisfait et correspond à l'image de qualité de BG Race. Nous réfléchissons à la sous-traitance d'autres modèles de bateaux chez eux, mais nous sommes aussi ouverts à d'autres partenaires. Une fois l'activité redynamisée, le but reste de développer la construction en interne à Saint-Malo.
Il faut aussi travailler l'offre, avec de nouveaux bateaux. Même s'il est trop tôt pour rentrer dans les détails, nous réfléchissons à la modernisation de certaines coques et à la conception de nouvelles. Monocoque, multicoque... Nous restons ouvert pour suivre la demande, sans dévoyer l'esprit de la gamme Archambault.
Qu'en est-il de la demande actuelle sur les modèles Archambault historiques ?
Jean-Charles Thomas : Il y a toujours une bonne demande pour les Surprise en Suisse, mais également en France et à l'international. Le M7.50 est toujours très actif. Nous avons également pris la commande d'un A35 R. Grâce à un accord avec le client, le voilier restera dans le chantier et régatera avec Louis Burton pour faire la promotion de nos bateaux. Il nous faut désormais relancer le Grand Surprise et le A13.