Le département des Côtes d'Armor (22) a créé avec plusieurs communes littorales la société publique locale (SPL) Eskale d'Armor, destinée à gérer ses ports. Christophe Baudry a rejoint le 15 mars 2021 la structure installée depuis janvier 2021, comme directeur général. Il répond aux questions de BoatIndustry.
Pouvez-vous nous rappeler votre parcours et les motivations qui vous ont amené à la tête d'Eskale d'Armor ?
J'ai été directeur de la communication du Vendée Globe 2008. J'ai ensuite participé à la création et pris la direction de Lorient Grand Large dont le but était le développement de la course au large à Lorient. J'ai toujours eu de l'intérêt pour le fait de créer du développement touristique et économique à partir du maritime. A Lorient, on est passé de moins de 300 emplois en 2010 dans la course au large à plus de 700 aujourd'hui. Ma motivation est de développer une société dans le maritime, en développant la plaisance et ses nouveaux modes de pratiques. Aujourd'hui, on est une start-up qui part de la page blanche.
Quelle est la feuille de route pour Eskale d'Armor ?
La SPL va prendre la responsabilité des ports départementaux dont la concession arrivent à terme. Au 1er janvier 2022, il y a Binic (350 places à flot et 168 en échouage), Paimpol (350 places) et le quai de Commerce de Lézardrieux. La concession communale de Tréguier (310 places) arrive à terme le 31 décembre 2022. Des discussions sont engagées aussi pour Pontrieux et Perros-Guirec, à plus long terme. Il y a aussi l port d'échouage de Saint-Quay. Nous présentons actuellement les contrats dans les conseils portuaires pour une signature lors de la nouvelle mandature (NDLR : les élections départementales ont lieu les 20 et 27 juin 2021). Notre vocation est de montrer l'efficacité et l'efficience du modèle de gestion en SPL, déjà démontrée ailleurs, et de se développer en convaincant de nouveaux délégants. Les statuts de la SPL ne prévoit que la gestion d'infrastructures qui nous sont confiées.
Comment se passent les relations avec les collectivités et les agents des ports de plaisance ?
Nous travaillons aujourd'hui avec toutes les municipalités sur les données nécessaires pour le transfert. Il y a eu beaucoup de questionnements et de suppositions, mais aujourd'hui, je pense que l'on a pu rassurer avec les projets de contrats que nous avons présenté. Les communes sont à l'écoute de leurs usagers et de leurs habitants, ce qui est logique. Aujourd'hui, rien ne change pour les usagers. On aura les mêmes maîtres de port et les équipes vont être intégrées à la SPL, en respectant leurs droits acquis. Pour les municipalités, se pose la question de l'articulation ville / port. Le règlement intérieur d'Eskale d'Armor prévoit un comité stratégique avec elles pour régler la vie commune. Il n'y aura pas d'uniformisation. La SPL s'adaptera aux besoins. La vie, les enjeux et les plans de développement ne sont pas les mêmes en fonction des ports. On est au service de la vie économique d'un territoire.
Quels sont les projets concrets que vous envisagez pour Eskale d'Armor ?
On va regarder les différents besoins au niveau des bassins de navigation. On peut penser par exemple à la gestion des listes d'attente en commun entre les différents ports de plaisance. Il y a de plus en plus de semi-rigides et de bateaux sur remorque. On peut envisager des pontons d'accueil pour faciliter la vie des clients estivaux pour charger ou embarquer l'équipage et encourager à plus sortir les bateaux de l'eau.
On va aussi travailler à caractériser notre bassin de navigation à l'échelle du département pour créer une sorte de marque de navigation comme cela existe dans le Morbihan. Nous avons la chance d'avoir des ports en cœur de ville. Il faut travailler avec les professionnels du tourisme et de la plaisance. Le Brexit est également un enjeu pour nous, les plaisanciers britanniques étant de proches voisins.
