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Comme dans beaucoup de ports français, la zone technique de Capbreton est construite sur le domaine public. Les professionnels qui possèdent leurs entreprises sur la zone, en amodiation, ont un contrat d'une durée de 40 ans. Fin 2023, le 31 décembre, les AOT, ou Autorisation d'Occupation du Territoire, de Capbreton arrivent à terme. Comme il est prévu dans le contrat, la communauté de communes demande aux 3 professionnels dont les locaux sont sur cette zone de quitter l'emplacement et de faire place nette. Donc de détruire leurs locaux et d'aller exercer leur profession ailleurs.
La capitainerie en première ligne

Nous avons contacté la capitainerie qui nous a répondu, en la personne de Fabienne Fauré, directrice du port : "Actuellement la zone technique est occupée par 3 professionnels qui occupent avec leurs bâtiments plus de 2/3 de la surface utile. On ne dispose aujourd'hui que de 17 places pour sortir et caler les bateaux au sec. Avec la fin de l'AOT, nous aimerions réorganiser cet espace pour augmenter le nombre de places à terre. Pour le reste, nous n'avons pas encore défini comment sera organisée cette zone. Nous allons ouvrir des appels à projets une fois que les professionnels auront déménagé fin 2023."
Un manque de place à terre

Ce manque de place à sec est par ailleurs constaté par les usagers. Stéphane Payelle, président de l'ADUP, l'Association Des Usagers du Port, le constate lui aussi : "Le port compte 960 anneaux et au plus fort de la saison, il faudrait au moins 25 places à terre pour travailler correctement. Cette réorganisation est donc bienvenue. En revanche, comment va être assuré le service aux plaisanciers une fois les professionnels partis ?"
A cette question, la capitainerie répond : "Il y aura obligatoirement une phase de transition, il faudra que les professionnels se déplacent en camionnette pour venir auprès des bateaux. Mais le port est en train de former son personnel pour gruter et caler les bateaux. Nous avons déjà acheté du matériel de calage l'année dernière, et le complétons encore cette année."
Pas de projet clairement défini

Si la fin de l'AOT est toute proche, il semble surprenant qu'aucun avant-projet n'ait été encore défini. La réponse substantielle de la capitainerie n'est pas là pour rassurer les plaisanciers. Aujourd'hui, quelques professionnels, dont l'accastilleur Bigship, faute de bâtiments disponibles sur le port, ont dû partir dans une zone artisanale à quelques kilomètres. Comment fera le plaisancier qui a besoin de produit d'entretien ou d'une manille pour sa sortie en mer toute proche ? De plus, au vu de l'emplacement et des tarifs de l'immobilier dans cette zone très prisée, nul doute que le simple magasin d'accastillage aura du mal à s'implanter dans des futurs hypothétiques locaux.