Interview / Mer Angels : "On estime jusqu'à 5000 les investisseurs potentiels dans le maritime"

Avel Robotics, une start-up nautique soutenue par Mer Angels

Pierre-Emmanuel Aubert, fondateur du réseau d'investisseurs Mer Angels, explique à BoatIndustry la genèse du projet, ses missions et les ambitions de ces business angels, spécialisés dans l'économie bleue, de la plaisance à l'énergie en passant par le transport maritime.

Le réseau de business angels Mer Angels, spécialisé dans l'économie maritime, a vu le jour en décembre 2017. Son fondateur, Pierre-Emmanuel Aubert, retrace l'histoire pour BoatIndustry et nous explique ses objectifs.

Quel parcours vous a amené à fonder Mer Angels ?

Je connais bien le domaine des réseaux d'investisseurs pour en avoir lancé depuis longtemps. J'en ai notamment créé un dans la santé, Angels Santé, il y a 10 ans, qui est devenu leader en France et devient maintenant européen. J'ai été vice-président de la fédération nationale France Angels. D'un autre côté, je connais assez bien le monde de la mer, comme plaisancier et en étant impliqué dans la Société Nautique de la Trinité et au sein de l'UNCL. C'est pour cela que j'ai eu envie de lancer un réseau d'investisseurs privés pour permettre aux start-up de développer des projets innovants en lien avec la mer. Les domaines vont de la plaisance à l'énergie en passant par le transport maritime et toutes les activités littorales, des mondes qui cohabitent et coexistent sans liens formels. Ces activités sont amenées à se développer puisque d'ici 2050, avec une ampleur variable selon les sources, tous les instituts de recherche s'attendent à une migration de population vers le littoral. Mer Angels a ainsi vu le jour en décembre 2017.

Easy To Fly a été soutenu par Mer Angels

Comment Mer Angels s'insère-t-il dans les réseaux existants et quel potentiel y voyez-vous ?

Je ne voulais pas créer un réseau associatif en plus. Mer Angels dépend donc directement de France Angels et les business angels peuvent rejoindre le groupe directement ou à travers les réseaux adhérents de France Angels. On estime à 75 les réseaux de business angels en France aujourd'hui, généralement locaux, ou issus d'anciens élèves d'une grande école, ou liés à un secteur d'activité. Cela représente entre 5 000 et 20 000 business angels. La fourchette est large car certains n'investissent pas tous les ans. Aujourd'hui, au moins 2 000 d'entre eux peuvent s'intéresser à la mer et probablement 80% à 100% de ceux installés sur le littoral. Nous estimons donc le vivier à terme pour Mer Angels entre 3 000 et 5 000 investisseurs potentiels. Actuellement, une centaine sont identifiés et référencés.

Comment fonctionne la sélection des dossiers des start-ups par Mer Angels ?

Au départ, l'entrepreneur dépose son projet sur la plateforme internet de Mer Angels. Seuls les membres du réseau peuvent le voir. Les business angels ont entre 3 et 4 mois pour se positionner. L'un des business angels intéressé instruit le dossier, puis une commission sélectionne les projets qui pourront être présentés par l'entrepreneur devant nos membres. Cela se passe lors de soirées trimestrielles durant lesquelles les start-up exposent leur projet pendant 6 minutes, avant un échange de questions réponses de l'ordre de 2 à 4 minutes. Les business angels intéressés peuvent ensuite prendre contact avec l'entrepreneur.

Présentation Mer Angels au Nautic 2018

Quelles ont été les actions phares de Mer Angels depuis sa création et ses missions à venir ?

Nous avons déjà levé des fonds pour des entreprises phares, comme la plus importante, Hemarina dans la biologie marine. Dans le nautisme, on peut citer Avel Robotics et Easy To Fly qui ont levé 1 M€ en 1 an ou Le Cargo avec 300 à 500 k€. Ce qui est positif c'est que l'on commence à avoir des co-investissements avec des fonds d'investissements ou la BPI. Notre objectif est de faire connaître les projets du maximum d'investisseurs et de valoriser le domaine de la mer par rapport aux autres secteurs. Nous allons continuer à organiser des temps forts comme la présentation au Nautic et travailler à trouver des locaux adaptés à nos réunions plénières qui réunissent de plus en plus de monde !

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