Interview / Filière Mer : Le Crédit Agricole veut le leadership en Bretagne

Arnaud Gourret, directeur de la Filière Mer Bretagne du Crédit Agricole

Arnaud Gourret, nouveau directeur de la Filière Mer du Crédit Agricole en Bretagne, nous explique le fonctionnement et les ambitions de la structure bancaire dans le nautisme, le naval et l'économie maritime.

Le Crédit Agricole a lancé fin 2019 la Filière Mer Bretagne. Son directeur, Arnaud Gourret, nous explique son parcours et les ambitions de la structure.

Quelle démarche a amené à la création de la Filière Mer Bretagne ? Et quel parcours vous a amené à sa tête ?

Le but est de légitimer notre rôle d'acteur économique dans la filière maritime. En 2015, le directeur général du Crédit Agricole du Finistère avait fait le constat que bien qu'étant le 1er département littoral avec 1200 km de côtes, nous n'étions pas assez tourné vers la mer. Cela a donné naissance, en collaboration avec nos clients professionnels, à la Filière Mer Finistère. Compte tenu de leur importance croissante dans le département, une direction Mer et Tourisme a été créée le 1er janvier 2019. Il s'agit d'un relais de croissance pour le Crédit Agricole. Aujourd'hui, nous avons 5 ans de recul sur la mer. Le dispositif Filière Mer existait aussi à l'état embryonnaire dans les autres caisses de Bretagne. Il a donc été décidé d'une coopération au niveau régional.

De mon coté, j'ai eu un rôle dans "l'engagement territoire" avec la création du Village by CA, puis la mise en place de la SCIC Finistère Mer Vent à Port-La-Forêt pour le développement de l'économie maritime. J'avais donc déjà un lien avec la mer, mais surtout à travers la course au large. Cela me permet de découvrir d'autres domaines comme le nautisme ou la pêche, avec un prisme plus d'investisseur que de banquier.

Inauguration du bâtiment Finistère Mer Vent

Quels sont les objectifs de la Filière Mer ?

L'objectif est de devenir un partenaire de référence. Nous avons environ 1000 professionnels en Bretagne. Le but est de prendre le leadership. Pour cela, on va au contact car l'on croit à la proximité humaine. On veut une approche différenciante, qui mette en visibilité les clients, qui crée des liens entre eux pour une mise en réseau de la Filière Mer. Il m'est arrivé de mettre en relation acheteurs et vendeurs.

Comment se déclinent concrètement ces politiques au niveau breton du Crédit Agricole ?

La Filière Mer Bretagne est une coordination avec une gouvernance souple. Elle s'organise autour de 4 pavés :

  • l'aspect communication et partenariat, à travers un site internet commun unique, des événements locaux ou la participation au cluster du Pôle Mer Bretagne Atlantique. Un événement commun à toute la Bretagne devrait voir le jour en 2020.
  • le développement d'expertise et de formations pour nos conseillers dans le naval, les biotechnologies, la pêche ou le nautisme par exemple. Elles s'adressent à nos 40 référents mer en Bretagne.
  • un travail sur l'offre, comme le leasing plaisance ou l'assurance sur lesquels nous souhaiterions obtenir le label "produit en Bretagne". Des contre-garanties entre les caisses assurent un partage des risques pour répondre à des projets avec des investissements importants comme la course au large ou des centres nautiques.
  • Un partage des outils de pilotage. Des grilles de lectures partagées permettent un gain de temps dans le traitement des dossiers.

Dans le marché du nautisme quel peut être le rôle de la Filière Mer Bretagne ?

Nous voulons faire évoluer notre part de marché dans le domaine. Du côté des constructeurs, il faut anticiper les crises et ne pas oublier les petites pépites en trouvant un modèle gagnant pour les petits chantiers. Il y a la technique, mais il faut savoir les vendre. Nous avons un rôle d'influenceur. Il faut les appuyer sur les fonctions supports comme avec la coopérative d'activité et d'emploi Finistère Mer Vent.

On a également un rôle à jouer sur le financement des bateaux d'occasion et dans les domaines en développement comme les boat clubs, les habitats flottants ou les services de conciergerie.

Notre courbe d'expérience progresse, mais l'on reste encore très humble pour s'ancrer dans la filière et co-construire en étant plus un consultant qu'un banquier classique.

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