Un nouveau débouché pour le pin des Landes dans les composites
Arrosia est une jeune entreprise. Née en mars 2020, l'entreprise travaille autour de la valorisation du pin des landes, avec comme premier développement la résine Ecopin, une alternative entièrement biosourcée aux résines issues de la pétrochimie pour les matériaux composites. "Je suis designer industrielle et je recherchais une matière disponible et qui ait marqué le territoire. Nous travaillons en co-développement avec Biogemme et les propriétaires forestiers. Notre métier est le développement de formulation de polymères 100% biosourcés à partir de pin des Landes et des co-produits de l'agro-foresterie" expose Camille Suarez, fondatrice de la société.
Ecopin : une résine thermoplastique naturelle et recyclable
Principal développement d'Arrosia, la résine Ecopin est une résine thermoplastique à partir de la résine de pin récoltée par gemmage. Elle peut être utilisée pour du thermoformage, de l'infusion à chaud, de l'injection, de l'extrusion ou du moulage au contact. Principale contrainte, sa température de mise en œuvre est comprise entre 110°C et 130°C. La polymérisation a lieu par séchage à l'air ambiant. Sa densité est faible, environ 1,03. "Elle fonctionne avec des fibres courtes ou des fibres longues. Cela fonctionne avec du verre ou du carbone, mais on préfère faire plus de tests avec du lin ou du chanvre , notre logique étant d'avancer sur la recyclabilité et la décomposition des matériaux composites. La résine a une bonne tenue aux UV et conserve ses propriétés mécaniques jusqu'à 5 cycles. On a déjà augmenté la température à laquelle elle commence à ramollir. On est parti de 76°C et l'objectif est d'atteindre 110°C" explique Camille Suarez.
Plusieurs tests ont été menés pour des produits dans le nautisme. "On a fait un surf, des dérives et différentes pièces pour des bateaux, pirogues et kayaks. Il y a aussi un intérêt pour l'enduction textile dans la voile. La résine est entièrement hydrophobe" souligne Camille Suarez.
Industrialisation et nouvelles résines
Arrosia a désormais atteint un niveau de développement lui permettant de commencer la commercialisation. L'entreprise travaille également sur des évolutions pour répondre aux différentes applications du composite. "On travaille avec un partenaire industriel pour monter en charge et pouvoir produire plusieurs tonnes d'ici fin 2022. Nous proposons aussi des prestations d'études pour adapter le matériau aux chaînes de production de nos clients. On développe la gamme avec d'autres co-produits pour faire évoluer les caractéristiques en fonction des usages. Aujourd'hui, seul 16% de la forêt landaise et exploité et seulement 6% pour le gemmage et cela suffit déjà à répondre un forte demande" conclut, optimiste la fondatrice d'Arrosia.
