Plateforme présidentielle du nautisme : "Il faut une impulsion nationale"

Yves-Lyon Caen, président de la Confédération du Nautisme et de la Plaisance

La Confédération du Nautisme et de la Plaisance a présenté sa plateforme présidentielle présentant une série de 20 mesures pour la filière. Son président Yves Lyon-Caen, nous en dit plus sur l'objectif de la démarche et ses applications.

20 propositions pour la plaisance française

A l'approche de l'élection présidentielle, la Confédération du Nautisme et de la Plaisance (CNP) a dévoilé le fruit de ses réflexions collectives, au sein de l'institution qui regroupe les associations professionnelles et d'usagers de la navigation de loisir. Les différents acteurs ont établi une liste de 20 propositions, assez générales, à soumettre aux candidats à la présidence de la République :

  1. Lancer un appel à projets de soutien à la transition écologique et énergétique des ports de plaisance
  2. Lancer un programme de réhabilitation des centres nautiques et en priorité les structures d'hébergements et de classes de mer
  3. Accompagner la mise en place d'une stratégie nationale de mouillages par façade maritime
  4. Pérenniser le modèle économique de la filière de déconstruction des navires en fin de vie en affectant 5% du DAFN à son développement dès 2023
  5. Cofinancer la création d'un Livret Nautique numérique participatif
  6. Développer la labellisation nautisme durable
  7. Prévenir les conflits d'usage en créant les conditions d'un dialogue rénové entre les acteurs sur l'eau et les autorités de protection et mieux associer les acteurs nautiques à la définition des règles d'usage de l'espace maritime et du littoral
  8. Doubler le nombre de classes de mer en 5 ans en conjuguant deux mesures : la création d'un nouvel encadrement administratif au sein de l'éducation nationale et l'affectation des revenus générés par le permis bateau (10 à 15 millions d'euros par an) à un fond "classes de mer" cogéré avec les collectivités locales
  9. Généraliser le brevet d'initiation à la mer (BIMER)
  10. Créer un nouveau diplôme "Nautisme multi-supports" pour favoriser un encadrement multidisciplinaire des sports nautiques
  11. Simplifier l'activité des entreprises qui exploitent ou louent des bateaux et navires de plaisance en homogénéisant le cadre réglementaire et tendre vers un statut unique du navire de plaisance
  12. Sécuriser l'activité des acteurs du nautisme implantés sur le domaine public maritime portuaire en donnant une valeur de référence à certaines des dispositions du guide des AOT
  13. Reconnaitre une équivalence des diplômes du Ministère chargé des sports avec ceux de la Marine Marchande ; renforcer la volonté partagée d'alléger et d'assouplir au mieux les parcours de formation
  14. Favoriser les parcours professionnels des secteurs maritimes et nautiques et développer des nouvelles compétences portuaires, de loisirs, sportives et touristiques
  15. Rendre les métiers du secteur des sports nautiques plus attractifs en termes de contenus, de conditions de travail, de statuts et de rémunération afin de construire de véritables trajectoires professionnelles pour le secteur
  16. Promouvoir la transformation numérique et l'innovation des acteurs du nautisme afin de favoriser l'accès et le développement de la pratique : digitalisation des places de ports et / ou des mouillages, informations pratiques en ligne, partage, animation de communautés...
  17. Mettre en place une plateforme dématérialisée d'offres innovantes et technologiques nautiques
  18. Conduire un programme de recherche sur le bateau intelligent
  19. Impulser une démarche collective d'analyse du cycle de vie des navires
  20. Créer une filière de recyclage des composites
La déconstruction est un enjeu majeur pour la filière
La déconstruction est un enjeu majeur pour la filière

Sensibiliser les politiques au nautisme

Au-delà des propositions, qui peuvent sembler parfois très générales, l'objectif du document est de toucher un maximum d'élus et de les ouvrir aux thématiques de la plaisance; "C'est la 1ère fois que l'ensemble de la communauté nautique dans toutes ses composantes formule un projet collectif qui donne une dynamique nouvelle à notre monde. Le document a été envoyé aux équipes de tous les candidats et aux contacts directs, puis, à travers les membres de la CNP à tous leurs contacts politiques nationaux et locaux. Il n'y a pas la volonté d'une action centralisée, mais plutôt de tirer bénéfices des actions des uns et des autres pour faire prospérer les arguments et la connaissance de la plateforme. Au-delà de la présidentielle, il faut aussi penser à la campagne législative et aux interlocuteurs que cela nous donnera" explique Yves Lyon Caen, président de la CNP.

Une vision nationale de la plaisance

Si le lobbying se fait à la fois au niveau local et national et que les propositions ne semblent pas toujours être du ressort direct de l'Etat, la CNP est convaincue du besoin de donner une direction globale aux politiques pour obtenir de ceux-ci et des agences de l'Etat le meilleur soutien. "L'idée est de donner à tous une vision anticipatrice des défis que notre communauté a en face d'elle pour que nos interlocuteurs publics puissent le partager et permettre avec le temps nécessaire d'agir utilement. Nous avons la conviction qu'il faut une impulsion politique nationale pour que s'organise ensuite le dialogue en région. Il y a des propositions à échéances diverses. Celles à court terme pourront être prises en charge rapidement par nos interlocuteurs. D'autres à plus long terme dépendront de choix gouvernementaux dans la durée. Par exemple sur le mouillage des bateaux de plaisance, pour qu'il soit bien intégré, il faut une vision lottorale importante et pas seulement locale. L'Etat est décideur dans des zones clefs, avec les dirigeants des Aires Marines Protégées. Pour les analyses de cycle de vie (ACV), il y a 3 sujets. Notre industrie est petite par rapport à d'autres filières industrielles mais confrontée à une grande complexité. La méthodologie est importante et nous avons besoin du soutien de l'ADEME, agence de l'Etat sur la méthodologie. Pour que le sujet soit réellement collectif et partagé, il faudra aussi l'appui public. Enfin, il ya l'exploitation des résultats des ACV, pour quel bénéfice collectif ? Quelle incitation y-a-t-il à être plus vertueux ? Le travail doit se faire en lien avec le Ministère de la Transition Ecologique" conclut le président de la CNP.

Rendez-vous est donc pris avec les futurs élus !

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