Bruno Thivoyon, directeur général du groupe Bénéteau, répond aux questions de Boatindustry sur ce qu'il a présenté comme une deuxième "maison des marques" autour des activités extérieures à la construction de bateaux neufs. Le groupe a réalisé plusieurs investissements récents.
Parmi les récents investissements du groupe Bénéteau, le plus récent, intervenu dans l'été 2023 est celui dans Yacht Solution. Pouvez-vous nous en expliquer le contexte ?
Yacht Solution est notre voisin à Bordeaux. L'entreprise accompagne les clients pour équiper leur bateau de manière spécifique. Ce n'est pas possible dans la construction d'un bateau de série, et pourtant nous avons une demande, notamment sur le segment real estate où les bateaux sont équipés comme des maisons. De son côté Yacht Solution avait besoin de se structurer. Nous sommes donc entrés de manière minoritaire au capital. Yacht Solution travaille déjà avec Lagoon et devrait arriver chez Prestige.
En plus des services au cours de la vie du bateau, comment le groupe Bénéteau réfléchit-il à la fin de vie des embarcations, à son recyclage ou à son réemploi ?
Il y a deux aspects. Nous avons co-investi avec Chomarat dans la start-up Composite Recycling, qui travaille au recyclage du composite en fin de vie des bateaux. Elle travaille dans un premier temps surtout pour l'APER, en charge du bateau hors d'usage pour la filière. Néanmoins à terme, nous souhaitons imaginer du matériel pour recycler en interne des pièces composites.
L'autre question est celle de la réutilisation et du refit. Nous essayons de voir dans quelles conditions il est possible de redonner vie à un bateau de 10 ans, avec l'électricité, les nouvelles technologies. Il faut voir pour quelle taille de bateau. Un client est prêt à investir s'il a une propulsion neuve et un habitacle comme neuf.
Actuellement, nous travaillons beaucoup sur la valorisation du bateau en fin de vie. Aujourd'hui, nous surdimensionnons un peu les bateaux plutôt que de créer un optimum pour l'usage. Avec notre application Seanapps, un autre de nos services, nous avons une base de données ultra riche pour concevoir l'optimum de l'équilibre.
Où en êtes-vous de la diversification dans la location de bateaux ?
Nous sommes là où nous voulions être. Cela va évoluer dans le temps. Aujourd'hui, ce sont des cas d'usage pour bien comprendre les bateaux. Pour cela, nous n'avons pas besoin d'avoir les 10 000 bateaux du marché.