Teem : "Le dernier mercato du Vendée Globe a bouleversé notre approche RH"

Défi accru pour le monde de l'électrotechnique marine : depuis le mercato du dernier Vendée Globe, la main d'oeuvre se fait plus rare que jamais. Un challenge qu'entend relever le costarmoricain Teem, à Pordic, également implanté à Lorient. La PME poursuit par ailleurs sa diversification, sans négliger la course au large et la grande plaisance.

Créée en 2001 à Pordic par François Girard, boat-captain sur plusieurs Vendée Globe, et Christian Bernard, la société Teem, pour Technique Électronique Électricité Marine, s'est rapidement imposée dans l'univers de la course au large et de la grande plaisance. Aujourd'hui pilotée par Juliette Girard, la fille du cofondateur, resté actionnaire de l'entreprise, et Brice Le Nel, associé, Teem est également présente sur la côté atlantique de la Bretagne à Lorient La Base. Juliette Girard explique : "Nous avons rapidement connu une suractivité dans la course au large, ce qui fait que nous faisions de plus en plus la navette entre Bretagne nord et Bretagne sud. L'idée a été prise en 2007 d'ouvrir à Lorient". Actuellement, Teem emploie 10 personnes à Pordic et 5 à Lorient, essentiellement des électrotechniciens.

Les profils de la clientèle sont un peu différents de part et d'autre : l'activité est plutôt tournée vers les grands bateaux de voyage à Pordic et vers la course au large à Lorient (Figaro, Class 40, Imoca, Multi 50…).

"L'univers de l'automatisme est compatible avec le nôtre"

L'entreprise est reconnue dans la profession. La dirigeante observe : "Un peu trop même. Depuis le dernier Vendée Globe, nous subissons un phénomène inédit : une large partie de notre effectif a été débauchée par des teams de la course au large. Les soixante pieds sont devenus de telles usines à gaz qu'il faut des électrotechniciens de plus en plus pointus." Résultat des courses, l'entreprise est obligée de décliner de beaux projets, regrette-t-elle : "Nous refusons le cœur brisé."

L'enjeu est désormais clairement la recherche de nouveaux viviers, les centres de formation peinant à pourvoir à la demande des entreprises. Juliette Girard décline la stratégie : "Nous sommes fervents défenseurs de l'alternance et nous formons beaucoup en interne. Aujourd'hui, des profils venus du monde de l'automatisme nous intéressent, ainsi que des personnes qui connaissent le milieu et sont motivées, agiles."

Installation chez Boréal
Installation chez Boréal

De nouveaux marchés dans le câble étamé

Cet enjeu de ressources humaines n'empêche pas l'entreprise de réaliser de bonnes années 2022 et 2023. De nouveaux marchés portent également l'activité comme l'engouement pour le câble étamé qui, parti du très haut de gamme, gagne progressivement d'autres strates du nautisme, "du fait qu'il est traité dans l'âme du câble avec de l'étain, moins sensible à la corrosion et plus souple". Teem équipe notamment Boréal en câble étamé et travaille aussi, entre autres, avec Gunboat.

Plus d'articles sur le thème
Pour aller plus loin
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...