Devenir un port référence du port du futur
4ème port breton avec 1 130 places, Port La Forêt est un lieu emblématique du nautisme français, où course au large et plaisance cohabitent. Avec une vingtaine de professionnels du nautisme sur le port de plaisance, il offre tout ce qu'un plaisancier peut attendre, et les restaurants sur site en font une petite ville à part entière. Mais le port, qui a fêté ses 50 ans en 2022, ne veut pas rester figé. Frédéric Boccou, directeur de la SAEM SODEFI, gestionnaire du port, explique : "Port La Forêt est certifié Port Propre Actif en Biodiversité depuis 2021 et tous les investissements depuis 2021 sont en lien avec l'environnement. Il y a une volonté d'en faire une référence sur le port du futur, et de construire avec les usagers et les professionnels un port qualitatif."
Des aires de carénage à refaire
Avec 3 aires de carénage dispersées sur le port, ne répondant plus aux normes environnementales, il était urgent d'agir. Le port a donc fait le choix de revoir en profondeur le sujet, quitte à modifier le fonctionnement global du port. Frédéric Boccou contextualise : "En été, le croisement des manutentions, des piétons, cyclistes et des véhicules des touristes et plaisanciers créait des risques d'accident. Nous avons décidé de créer une unique aire de stockage et de carénage de 2,3 hectares, contre 1,3 hectare au total aujourd'hui. Une voie unique de circulation est créée, réservée à la manutention pour aller à la darse de mise à l'eau et aux chantiers. Les flux de circulation seront modifiés et un parking bien défini créé, avec en plus un parking réservé aux abonnés du port et un pour les professionnels. Dans la création de ces parkings, nous limitons l'artificialisation des sols avec des caillebotis."
Retraitement des eaux de carénage
Anticipant les évolutions des normes sur l'environnement et l'évolution du climat, Port La Forêt a souhaité innover dans la création de son aire de carénage. Sur les 2,3 ha d'aire technique, 8 000 m2 seront réservés exclusivement au carénage, avec une enrobée étanche se déversant dans un bassin de lagunage en phytoépuration pour les eaux de ruissellement., avant qu'elles ne rejoignent un bassin de décantation gravitaire. Enfin filtres à charbon et résines achèveront la filtration des polluants. Frédéric Boccou explique la suite de la démarche : "En 2022, la sécheresse a arrêté l'activité économique du port pendant 4 mois. Il est essentiel de préserver la ressource en eau. Nus avons donc fait le choix de mettre en place un recyclage de l'eau. La société Cohin Environnement dispose d'expérience dans les stations d'épuration et le lavage industriel de camions en milieu fermé, et l'adapte aux ports de plaisance. L'eau subit une microfiltration, un passage en lampes à UV, puis mise en surpression pour renvoi sur le circuit de lavage. Sur l'aire de carénages, il y aura 2 robinets : un d'eau potable et un d'eau recyclée. A cela s'ajoutent des corridors écologiques entre les différentes zones de l'aire technique pour la phytoépuration et pour y apporter de la verdure."
En parallèle de l'aire de carénage, divers autres projets sont au menu, comme une zone dédiée au sablage, une zone de tri sélectif exhaustif collectant notamment les anodes, un bloc de douche pour les clients après le carénage, un conteneur pour réaliser les petits travaux à l'abri. En parallèle, le département du Finistère porte également un projet de nouveau bâtiment pour 2 IMOCA.
Des investissements conséquents
De tels projets ne se font pas sans financements. Sur les 6 365 875 € Ht du projet, 5 M€ sont portés par la SAEM SODEFI, tandis que l'agence de l'eau et le secrétariat d'Etat à la Mer dans le cadre du projet port de plaisance d'avenir, subventionnent les travaux. Alors que la réflexion a été lancée en 2021, les travaux débutés en début 2023 devraient se clore en juillet 2025, avec une réception de l'aire de carénage dès la fin 2024.
