Sealoft : "L'exploitation du 1er logement flottant a permis de lever les craintes."

Sealoft, logement flottant en exploitation à Lorient Kernevel © Sealoft

Après 6 mois d 'exploitation, Eric Séchaud tire avec BoatIndustry les premiers enseignements de l'expérience de logement flottant Sealoft. Il évoque les perspectives commerciales et les enjeux réglementaires.

1ère saison positive pour le logement flottant Sealoft

Sealoft naît d'un projet d'habitat flottant porté avec le chantier naval Sailwood. Conçu comme un bateau de catégorie D, doté de deux hors-bord de 25CV maximum, il s'agit avant tout d'un logement, déplaçable au besoin. Sealoft offre 40 m² de surface habitable. "L'idée était qu'il y avait déjà des bateaux sur AirBnB, à louer au port. Autant aller au bout du principe." explique Eric Séchaud, fondateur de Sailwood et l'un des protagonistes à l'origine du Sealoft.

Le 1er exemplaire a été mis à l'eau pour l'été 2018. Exploité directement par Sealoft pour faire la preuve du concept, la 1ère saison est un succès aux dires de ses concepteurs. "Nous avons eu 150 nuitées sur 6 mois. L'exploitation de ce 1er Sealoft à Lorient – Kernevel, a permis de lever les craintes des gestionnaires et des usagers du port." se réjouit Eric Séchaud. "Cet été nous passons à des locations à la semaine."

Des profils de clients variés

Le Sealoft correspond à plusieurs types de projet et d'acheteur. "Il peut s'agir d'une résidence secondaire les pieds dans l'eau pour les uns, d'un investissement semi-locatif pour d'autres qui comptent principalement le louer et en profiter parfois, ou un réel business d'exploitation avec plusieurs Sealoft." explique Eric Séchaud.

Le Sealoft est affiché à un prix de 150 000 € HT, pour un amortissement estimé entre 6 et 7 ans. Plusieurs ports se sont montrés intéressés sur les côtes de la Manche, ainsi que des opérateurs fluviaux. La problématique principale pour les investisseurs privés est l'obtention d'un nombre de places suffisant.

Un accueil qui varie selon les bassins de navigation

Sealoft a reçu le soutien de la Sellor, le gestionnaire des ports de Lorient, dès son lancement. Le port est prêt à en accueillir jusqu'à 3, mais l'accueil n'est pas toujours le même selon les ports de plaisance et les zones géographiques. "Il y a des ports qui commencent à se vider, avec une évolution des pratiques et des plaisanciers qui ont moins la volonté de propriété. Ainsi, les ports dans le nord, comme en Normandie, nous accueillent à bras ouverts. Cela reste plus difficile quand on part au sud de Lorient." indique Eric Séchaud.

Projet Sealoft XL

L'enjeu est également réglementaire. Le cadre restant flou à ce jour pour l'habitant flottant en mer, le ministère s'inquiète d'un développement incontrôlé. Sealoft compte sur son succès pour montrer que ces nouveaux usages du littoral peuvent s'intégrer harmonieusement à l'écosystème existant. L'entreprise travaille déjà sur le Sealoft XL, grand-frère de l'existant.

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