Un signe pour le secteur du nautisme
Dès ses premiers mots, Philippe Michel ne cache pas son soulagement et sa satisfaction après la bonne tenue du salon des Occasions du Multicoque, malgré la situation économique et sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19. "C'était évidemment très particulier comme contexte et comme ambiance. Il y avait une sorte d'euphorie à se retrouver enfin, à travailler et faire des affaires, alors qu'il est dur d'exister commercialement. On sent que la profession a besoin de l'événementiel pour vivre. C'est une bouffée d'air frais et cela montre que le monde continue de tourner" se réjouit le co-fondateur de M2 Organisation, à la tête avec Frédéric Morvant du salon du multicoque de La Grande Motte et prestataire du pôle nautique de Canet en Roussillon pour les Occasions du Multicoques.
Des multicoques vendus malgré la crise
Pour sa 5ème édition, le salon des Occasions du Multicoque s'est tenu sur 4 jours du 15 au 18 octobre 2020 . "On a créé ce salon pour aider la filière et permettre aux loueurs de vendre leurs bateaux en sortie de flotte. Il est peut-être né un peu tôt, mais a désormais pris sa vitesse de croisière. La commercialisation s'est faite en 3 semaines. En terme d'exposants, la pépinière du Pôle Nautique de Canet en Roussillon et les brokers étaient là. Les gros loueurs ne sont pas venus cette année car le contexte était compliqué pour eux, mais ils reviendront, je suis confiant. En terme de fréquentation, cela était bon également, avec une belle journée du dimanche" estime Philippe Michel.
Le salon a également vu des ventes conformes aux années précédentes, malgré la crise. "Sur la trentaine de bateaux présentés, un bon tiers a trouvé preneurs et il y a des contacts très chauds. Ce n'est ni le meilleur ni le moins bon score. En revanche les bateaux sont plus gros, c'est donc plus important en terme de chiffre d'affaires. Il y a peu de "petits" bateaux autour de 40 pieds disponibles d'occasion, car les loueurs les ont gardé plus longtemps face aux difficultés de production des chantiers. Au final, le salon est un accélérateur de décision pour le prospect qui a peur que le bateau lui passe sous le nez" souligne le co-fondateur de M2O pour justifier l'intérêt de s'inscrire aux Occasions du Multicoque.
L'événementiel nautique va s'adapter
Quelques ombres restent au tableau pour M2O qui continue à avoir recours au chômage partiel depuis l'annulation de l'édition 2020 du salon de la Grande-Motte, une baisse de chiffre d'affaires de 1 M€. Les restrictions sur les voyages sont cruciales pour l'industrie, très dépendante d'un marché international estime Philippe Michel. "Tant que l'aérien n'aura pas repris au moins à 50%, ce sera compliqué."
Après la réussite des Occasions du Multicoque, Philippe Michel se veut néanmoins optimiste pour les salons nautiques. "On ne sait pas ce que vont être les salons, mais on va s'adapter avec des salons plus structurés en terme de dimensions. M2O est sur des salons de niche ce qui permet d'être réactif. C'est un élément déterminant pour bien placer le curseur des dépenses en terme d'installation et de logistique. Nous commençons à travailler sur l'édition 2021 du Salon International du Multicoque de la Grande-Motte. Si il faut transformer un grand hall en 4 plus petits, ce sera possible. La profession nous pousse à faire les salons. Si on a réussi à faire Canet, cela montre que les choses sont possibles" conclut le dirigeant.
